• 16 oct 2020
  • Afghanistan
  • Communiqué de presse

Des civil·e·s pris au piège doivent être autorisés à sortir de Lashkar Gah alors que des combats nourris font rage

Les civil·e·s doivent pouvoir sortir en toute sécurité de Lashkar Gah, après trois jours d’affrontements intenses entre le gouvernement afghan et les forces talibanes qui ont bloqué toutes les voies permettant de quitter cette ville, et ont forcé au moins 35 000 personnes à fuir leur domicile, a déclaré Amnistie internationale.

Ces combats violents, dans le cadre desquels les forces afghanes, soutenues par des frappes aériennes américaines, défendent la capitale de la province du Helmand contre les assauts des talibans, ont causé une panne d’électricité à travers la ville, ainsi que l’interruption des services téléphoniques et Internet.

Sans nulle part où aller, certaines personnes parmi les dizaines de milliers de résident·e·s déplacés ont selon les médias locaux trouvé refuge au domicile d’habitant·e·s de zones voisines, tandis que les hôpitaux ont accueilli des centaines de civil·e·s blessés, d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies en Afghanistan.

« La situation des civil·e·s à Lashkar Gah est grave et pourrait se détériorer rapidement dans les jours à venir. Des dizaines de milliers de personnes sont bloquées au milieu d’une bataille sanglante qui ne semble pas près de s’arrêter », a déclaré Omar Waraich, directeur pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale.

« Pour éviter une catastrophe humanitaire, les deux parties au conflit doivent garantir que les civil·e·s soient protégés et autorisés à sortir en toute sécurité des zones de guerre et à quitter la ville. »

Selon l’OCHA, l’autoroute reliant Lashkar Gah à Kandahar - la seule voie directe hors de la ville - est inaccessible en raison de la présence de dispositifs explosifs improvisés.

Amnistie internationale demande au gouvernement afghan et à la communauté internationale de veiller à ce que les personnes déplacées puissent immédiatement bénéficier d’un hébergement, de nourriture et d’autres formes de soutien humanitaire.

« Jusqu’à présent, le gouvernement afghan n’a pas évoqué la moindre assistance ou protection susceptibles d’être fournies aux civil·e·s, en particulier ceux qui ont été déplacés. Avec l’aide de la communauté internationale, les autorités doivent accélérer la mise en place de cliniques mobiles, ainsi que la livraison de nourriture et d’autres articles essentiels, besoins vitaux pour les résidents de Lashkar Gah », a déclaré Omar Waraich.