Le prochain gouvernement fédéral doit défendre et protéger les droits humains
Aujourd'hui, deux jours avant que le Premier ministre Justin Trudeau dévoile la composition de son prochain gouvernement, Amnistie internationale publie une lettre ouverte l'invitant à prioriser les droits humains dans les mandats de chacune et chacun de ses ministres.
Dans cette lettre, le secrétaire général d'Amnistie internationale Canada, Alex Neve, et la directrice générale d'Amnistie internationale Canada francophone, France-Isabelle Langlois, affirment que «le second mandat du parti libéral doit être consacré à la défense et à la promotion des droits humains ».
«Il est primordial que votre gouvernement place les droits humains au premier plan de la diplomatie internationale, ne permettant pas que des considérations économiques ou stratégiques créent un système à deux vitesses », peut-on lire dans la lettre. «Les droits humains ne doivent être ni compromis ni négligés dans les lois que vous proposez, les politiques que vous adoptez ou les décisions que vous prenez.»
Amnistie internationale recommande au Parti libéral de collaborer avec l’ensemble des partis fédéraux afin de :
- Prendre des mesures audacieuses pour faire face à la crise climatique mondiale en réduisant de moitié les émissions de carbone d'ici 2030 et atteindre des émissions nettes nulles dès que possible par la suite.
- Donner la priorité à l'adoption d'une législation visant à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
- S'attaquer à l'empoisonnement au mercure chez la Première nation de Grassy Narrows, notamment en construisant immédiatement un établissement de soins de santé spécialisé dans la communauté.
- Élaborer un plan d'action national pour lutter contre la violence sexiste, et un plan d’actions spécifique contre la violence contre les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones.
- Mettre en œuvre les recommandations du Comité contre la torture des Nations Unies visant à mettre fin à la stérilisation des femmes autochtones sans leur consentement et à y remédier.
- Suspendre l'Entente Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs en ce qui concerne la protection des personnes réfugiées.
- Fixer une durée maximale pour la détention des personnes immigrantes.
- Renforcer la responsabilisation des entreprises en matière de droits humains en accordant tous les pouvoirs d'enquête à l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises et en adoptant une loi obligatoire sur la diligence raisonnable en matière de droits humains.
- S'attaquer au racisme dans les services de police, notamment en mettant fin au profilage racial et à la pratique de vérifications policières aléatoires.
- Veiller à ce que le recours à l'isolement cellulaire dans les prisons canadiennes soit conforme aux règles Mandela des Nations Unies.
En pièce jointe, la lettre envoyée au premier ministre du Canada détaillant les 10 recommandations d’Amnistie internationale.