Aujourd’hui 29 mai 2019, une large coalition nationale réunissant près d'une vingtaine d' organismes a exhorté tous les chefs des partis politiques fédéraux à participer à un débat national sur les droits des femmes et l’égalité entre les sexes.

À quelques mois de l’élection, les partisans de la campagne Place au débat 2019 demandent également aux chefs des partis fédéraux de prendre de véritables engagements pour mettre fin à la pauvreté, mettre un terme à la violence fondée sur le sexe et d’appuyer les droits des femmes et les organismes de défense de l’égalité.

« L’État doit prendre les mesures positives nécessaires à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ces mesures doivent s’attacher à combattre les discriminations vécues par les femmes et leurs causes profondes, et non leurs symptômes. » rappelle France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone. « Cette élection doit être l’occasion pour tous les partis politiques d’annoncer leur intention d’élaborer et mettre en œuvre un plan d’action national de lutte contre la violence fondée sur le sexe. »  

« Nous sommes de retour pour demander aux chefs des partis fédéraux s’ils sont prêts à faire place au débat, » a lancé Paulette Senior, présidente et directrice générale de la Fondation canadienne des femmes, parlant au nom de la coalition Place au débat dont font partie Amnistie internationale Canada, le Congrès du travail du Canada, Oxfam Canada et YWCA Canada. « Bien qu’il y ait eu des mesures positives de prises pour faire progresser le droit à l’égalité des sexes, les femmes et les personnes de genres divers sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté et d’être victimes de violence. Nous exhortons tous les chefs des partis à faire des droits des femmes et de l’égalité des sexes un point central de la prochaine campagne électorale.»

Le dernier débat axé sur les femmes remonte à l’élection fédérale de 1984.

Malgré une attention accrue sur les droits de femmes et sur l’égalité des sexes au cours des dernières années, les femmes des Premières nations, métisses et inuites ont toujours six fois plus de chances d’être assassinées que les femmes non-autochtones. Dans l’ensemble, une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. La coalition Place au débat exhorte tous les partis politiques fédéraux  à s’engager à mettre en place un plan d’action national visant à prévenir et à éliminer toutes les formes de violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes de genres divers, y compris les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones.

« Alors que nous constatons une vague de répression contre le droit à l’avortement aux États-Unis, il importe de rappeler que nous, au Canada, ne sommes pas immunisés contre l’érosion des droits liés à la procréation, » a déclaré Sandeep Prasad, directrice générale de Action Canada pour la santé et les droits sexuels. « Un trop grand nombre de femmes et de personnes de genres divers au Canada manquent d’accès à une éducation sexuelle complète ainsi qu’à des services de santé sexuelle, y compris l’avortement. Il importe que chaque parti politique inclue dans sa plateforme électorale un engagement ferme à promouvoir les droits des femmes. »

De plus, les femmes et les personnes de genres divers sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté et de souffrir d’inégalités sociales et économiques, y compris un écart salarial entre les hommes et les femmes et d’autres obstacles les empêchant de participer au marché du travail. La coalition Place au débat exhorte les chefs des partis fédéraux à adopter des plateformes électorales qui comprennent un régime universel pour la garde des enfants, l’accès à des logements abordables et des politiques progressistes en matière d’immigration. Ces mesures doivent s’accompagner d’un engagement à augmenter à long terme le financement de base pour la promotion des droits des femmes et des organismes qui travaillent à promouvoir l’égalité des sexes.

« Comprenez-moi bien, nous saluons les efforts du gouvernement canadien au cours des quatre dernières années en ce qui a trait à l’augmentation du financement pour les droits des femmes et des causes favorables à l’égalité des sexes. Malheureusement, cela ne suffit pas, » souligne Julie Delahanty, directrice générale de Oxfam Canada. «  Les droits des femmes et les organismes féministes doivent toujours faire des pieds et des mains pour pouvoir offrir des services aux femmes et aux personnes de genre divers. »

Organismes appuyant Place au débat 2019 :

Action Canada pour la santé et les droits sexuels

Amnistie internationale Canada

Canada sans pauvreté

Centre canadien de politiques alternatives

La Fédération canadienne des femmes diplômées des universités

L’Alliance féministe pour l’action internationale

Le Congrès du travail du Canada

La Fondation canadiennes des femmes

Campaign 2000

Un enfant Une place

Réseau d’action des femmes handicapées Canada

KAIROS: Canadian Ecumenical Justice Initiatives

Association nationale Femmes et Droits (ANFD)

Oxfam Canada

Hébergement femmes Canada

YWCA Canada

West Coast Leaf

WomanACT