Des étudiant·e·s doivent pouvoir célébrer la marche des fiertés sans connaître la violence, la peur ou les menaces
Les autorités universitaires doivent lever l’interdiction illégale pesant sur la marche des fiertés à laquelle des étudiant·e·s souhaitent participer vendredi 10 mai à l’université technique du Moyen-Orient à Ankara, et veiller à ce que les étudiant·e·s puissent se rassembler sans crainte, a déclaré Amnistie internationale.
Des étudiant·e·s prévoient de prendre part à ce défilé annuel malgré l’interdiction imposée lundi 6 mai par le rectorat de l’université.
« L’interdiction de cette marche des fiertés n’a aucune base légale, et la détermination de ces étudiant·e·s à exercer leur droit de célébrer cet événement et à revendiquer l’égalité et la dignité pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres doit être saluée », a déclaré Fotis Filippou, directeur du travail de campagne pour l’Europe à Amnistie internationale.
« Il est scandaleux que des jeunes gens qui ne veulent rien d’autre que s’exprimer soient une nouvelle fois poussés à l’affrontement par les autorités. Les universités sont des lieux favorisant la liberté de pensée et d’expression, où les jeunes gens peuvent s’épanouir en apprenant, en s’interrogeant et en s’exprimant. Le recteur de l’université technique du Moyen-Orient ferait bien de s’en souvenir.
« Nous rappelons par ailleurs à l’administration universitaire que le droit à la réunion pacifique est un droit fondamental, garanti par la législation turque ainsi que par les obligations de la Turquie en vertu du droit international. Des représentant·e·s d’Amnistie internationale seront sur place afin d’observer la marche. »
* Une équipe d’Amnistie internationale effectuera un travail de suivi durant le défilé, qui aura lieu en dépit de l’interdiction
Complément d’information
La marche doit avoir lieu vendredi 10 mai à 17 heures heure locale.
Une décision sur un recours formé contre cette interdiction devait être rendue par un tribunal administratif d’Ankara jeudi 9 mai.
Selon la réponse du ministère de l’Intérieur donnée le 14 mars 2019 à une demande d’information officiellement déposée par l’avocat de KAOS-GL, une organisation de défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), il n’existe pas d’interdiction générale contre les événements LGBTI à Ankara, et chaque demande doit être examinée à titre individuel. L’interdiction générale décrétée par le gouverneur d’Ankara en vertu de l’état d’urgence a été levée à la suite d’une décision de justice en date du 21 février 2019.