Les autorités doivent abandonner les charges retenues contre un pasteur ayant fait preuve de compassion à l'égard d'un demandeur d'asile
Les autorités suisses doivent abandonner les charges retenues contre un pasteur qui a offert le gîte et de l’argent à une personne dont la demande d'asile a été rejetée, a déclaré Amnistie internationale alors que le parquet doit rendre le jeudi 11 avril 209 sa décision quant aux suites qu'il donnera à cette affaire.
La police est venue chercher Norbert Valley un dimanche matin à l'église pendant le service religieux pour l'interroger. Il lui est reproché d’avoir « facilité le séjour illégal » d’un ressortissant togolais. Comme il a refusé de payer une amende s'élevant à 1 000 francs suisses, le parquet doit rendre le 11 avril une décision quant aux suites qu'il donnera à cette affaire.
« Cibler Norbert Valley et criminaliser un acte de solidarité est absurde et montre jusqu’à quel point les autorités sont prêtes à aller pour faire fléchir l’élan humanitaire de celles et ceux qui désirent porter assistance aux réfugiés et aux demandeurs d’asile », a déclaré Julie Jeannet, responsable de campagne migrations pour Amnistie internationale Suisse.
« Norbert Valley n'a rien fait de mal. Il a simplement fait preuve de gentillesse à l'égard d'une personne en difficulté et il devrait être félicité pour cette attitude, et non condamné à une amende. »
Le pasteur Norbert Valley a été interrogé en février 2018 par la police qui est allée le chercher dans son église à Le Locle pendant son sermon du dimanche.
Il lui a été reproché, au titre de l'article 116 de la Loi sur les étrangers et l’intégration, d’avoir « facilité le séjour illégal d’un ressortissant togolais, en lui offrant le gîte et de l’argent ». En cas d'inculpation, le pasteur Norbert Valley fera l'objet de poursuites au pénal.
« Le cas du pasteur Valley n’est malheureusement pas un cas isolé, mais est représentatif d’une longue série de cas en Europe, dans lesquels les autorités abusent des lois sur l’immigration et les lois anti-passeurs pour criminaliser des actes de solidarité », a déclaré Julie Jeannet.
« Ce n’est pas uniquement la condamnation de citoyens qui est en jeu, mais également l’instauration d’un climat délétère qui criminalise la solidarité et décourage la population de venir en aide aux personnes migrantes dans le besoin en contribuant à leur garantir des conditions de vie décentes. Le pasteur Valley est devenu la voix de tous ceux qui refusent d’être réduits au silence parce qu’ils sont venus en aide à autrui. Toutes les charges retenues contre lui doivent être abandonnées. »