Nous saluons la décision du tribunal concernant l’affaire intentée contre Free Media pour avoir montré un logo « indésirable »
En réaction à la décision judiciaire du 13 mai 2019 de clore l’affaire intentée contre Free Media, organe de presse indépendant, en raison de sa « coopération présumée avec une organisation indésirable », Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnistie internationale, a déclaré :
« C’est la première fois qu’un média est ciblé par les autorités russes au titre de la loi relative aux " organisations indésirables " uniquement pour avoir montré fugacement le logo d’une organisation interdite de manière arbitraire. Le tribunal a classé l’affaire pour des raisons formelles, le délai de prescription ayant expiré, mais le fait même que Free Media ait été poursuivi en dit long sur la censure des médias indépendants. L’affaire n’aurait pour ainsi dire jamais dû débuter. Les représailles atteignent des niveaux inédits d’absurdité en Russie – où il est désormais clairement interdit de dire le nom de certaines organisations, notamment celui du mouvement Otkrytaya Rossiya (Open Russia).
« Nous demandons aux autorités russes de mettre fin aux atteintes à la liberté d’expression, d’association et à la liberté des médias, et de cesser de persécuter les défenseurs des droits humains, les militants pacifiques et les détracteurs présumés du gouvernement. »
Complément d’information
Lundi 13 mai, un tribunal de Krasnodar a rejeté la requête du bureau du procureur visant à sanctionner l’organe de presse Free Media et son rédacteur en chef Vladislav Ianiouchkine au titre de l’article 20.33 du Code russe des infractions administratives (« mise en œuvre des activités d’une organisation indésirable »). Ils étaient poursuivis pour avoir publié en ligne une vidéo dans laquelle figurait le logo d’Otkrytaya Rossiya (Open Russia), mouvement de défense de la démocratie et des droits humains, interdit de manière arbitraire par les autorités russes en avril 2017 au titre de la loi sur les « organisations indésirables ».
Depuis l’entrée en vigueur de cette loi en mai 2017, 15 organisations étrangères ont été inscrites sur une liste noire. Deux d’entre elles ayant été interdites – Open Russia et Open Russia Civic Movement enregistrées au Royaume-Uni – les autorités s’en sont servies pour persécuter les membres du mouvement russe du même nom.
Pour en savoir plus, veuillez consulter : Russie. Prolongation du placement en résidence surveillée d’Anastasia Chevtchenko, tandis que la persécution des opposants s’élargit