Il faut que les autorités permettent aux médias de rouvrir et cessent de réprimer la liberté d’Internet
En réaction aux nouvelles fermetures de médias et à la répression croissante d’Internet et des messageries mobiles au lendemain des élections en République démocratique du Congo (RDC), Joan Nyanyuki, directrice du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnistie internationale, a déclaré :
« Il faut que les autorités congolaises permettent à tous les médias de rouvrir immédiatement et remettent en fonctionnement tous les canaux de communication bloqués. La population doit pouvoir accéder à des informations et en échanger librement, y compris en ligne, dans l’attente des résultats électoraux. Cette attaque contre la liberté d’expression et la liberté des médias risque d’aggraver une situation déjà tendue et explosive.
« Aujourd’hui plus que jamais, la population congolaise a besoin d’être rassurée quant au fait que les autorités ont véritablement l’intention de respecter les droits humains, et lui permettre d’accéder à des informations issues de diverses sources et de communiquer librement en est un élément essentiel. Il faut que les autorités congolaises fassent respecter le droit à la liberté d’expression et à la liberté des médias à ce moment critique de l’histoire du pays. »
Complément d’information
Le 31 décembre, les autorités congolaises ont bloqué l’accès à Internet et les services de SMS sur l’ensemble du territoire pour tenter de mettre fin à ce qu’elles ont qualifié de « colportage de rumeurs » au sujet des résultats électoraux.
Le 1er janvier, elles ont aussi coupé le signal de Radio France internationale (RFI), une station de radio étrangère et indépendante très écoutée en RDC. Le 2 janvier, le signal de deux chaînes de télévision appartenant au candidat de l’opposition Jean-Pierre Bemba – Canal Congo TV (CCTV) et Canal Kin TV – a aussi été coupé.
La RDC attend avec anxiété les résultats des élections. Les résultats provisoires étaient attendus initialement pour le 6 janvier mais ils pourraient être retardés pour des raisons logistiques, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI).