Le jugement rendu dans l’affaire du meurtre de Ko Ni laisse des questions en suspens
En réaction à la condamnation de quatre personnes en lien avec l’assassinat de l’éminent avocat Ko Ni au Myanmar, Tirana Hassan, directrice du programme Réaction aux crises à Amnistie internationale, a déclaré :
« Malgré le jugement rendu ce jour, de graves questions restent sans réponse quant au fait de savoir si tous les responsables présumés ont été déférés à la justice. Les autorités du Myanmar ont montré à maintes reprises qu’elles sont incapables de mener des investigations crédibles ou de garantir l’obligation de rendre des comptes, perpétuant ainsi un climat d’impunité dans le pays. Ce procès long et tortueux n’a pas permis de faire la lumière sur l’assassinat de l’un des plus grands avocats du pays.
« Si aucun condamné à mort n’a été exécuté depuis 1988, nous sommes préoccupés par le fait que deux des accusés ont été condamnés à la peine capitale. Amnistie internationale s’oppose à ce châtiment en toutes circonstances et sans exception. »
Complément d’information
Avocat renommé, Ko Ni était conseiller juridique auprès de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), le parti au pouvoir dirigé par Aung San Suu Kyi. Il a été abattu à l’aéroport international de Yangon, le 29 janvier 2017, à son retour d’une conférence sur le leadership en Indonésie.
Quatre personnes ont été arrêtées et inculpées en lien avec l’assassinat de Ko Ni. Gunman Kyi Lin et Aung Win Zaw, un ancien militaire qui l’a recruté, ont chacun été condamnés à mort après avoir été déclarés coupables de meurtre avec préméditation. Deux autres hommes ont été condamnés à cinq et trois ans de prison. Un cinquième suspect, Aung Win Khine, ancien militaire et cerveau présumé de l’assassinat, doit encore être appréhendé.
Par ailleurs, Kyi Lin a été condamné à une peine de 20 ans de prison après avoir été reconnu coupable d’avoir causé la mort du chauffeur de taxi Ne Win, tué alors qu’il tentait d’arrêter le tireur en fuite.