• 12 déc 2019
  • Kazakhstan
  • Communiqué de presse

Le Kazakhstan ne doit pas renvoyer de demandeurs d’asile dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang

Le 6 décembre, le directeur du service des frontières du Comité pour la sécurité nationale du Kazakhstan, Darhan Dilmanov, a déclaré que deux membres de l’ethnie kazakhe de Chine ayant fui la région autonome ouïghoure du Xinjiang et franchi illégalement la frontière entre les deux pays le 6 octobre 2019 seraient renvoyés en Chine.

Kaster Moussakhanouly et Mourager Alimouly sont actuellement en détention provisoire dans l’oblast du Kazakhstan-Oriental et poursuivis pour entrée illégale sur le territoire. Tous deux ont déposé une demande d’asile au Kazakhstan. Kaster Moussakhanouly affirme avoir été détenu dans un camp de rééducation de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine, et avoir été battu.

Les Nations unies et plusieurs États à travers le monde ont dénoncé l’oppression systématique des minorités ethniques en Chine, notamment la détention arbitraire en masse de Ouïghours et d’autres membres de minorités musulmanes, dont les Kazakhs, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Environ un million de personnes seraient actuellement détenues dans les camps de « rééducation » politique du Xinjiang. Les autorités chinoises ont nié l’existence de ces lieux aussi appelés « camps de transformation par l’éducation » jusqu’en octobre 2018, et lorsqu’elles l’ont finalement admise, elles ont affirmé qu’il s’agissait de centres de « formation professionnelle » gratuite et volontaire. Amnistie internationale a révélé des informations inquiétantes faisant état d’une surveillance intrusive, de détentions arbitraires et d’endoctrinement forcé visant les Ouïghours, les Kazakhs et d’autres minorités ethniques principalement musulmanes de la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Le Kazakhstan doit respecter ses obligations internationales relatives aux droits humains, en vertu de la Convention relative au statut des réfugiés et de la Convention contre la torture, de ne pas renvoyer quiconque dans un pays où cette personne a des craintes fondées de persécution ou risquerait d’être victime de torture.

En outre, l’article 31 de la Convention relative au statut des réfugiés dispose que les États ne doivent pas poursuivre de réfugiés et de demandeurs d’asile pour entrée ou présence illégale dans un pays s’ils sont venus directement d’un territoire où leur vie ou leur liberté était menacée et se sont présentés sans délai aux autorités pour expliquer pourquoi ils sont entrés dans le pays.

Les autorités du Kazakhstan doivent libérer Kaster Moussakhanouly et Mourager Alimouly immédiatement et mettre fin aux poursuites pour entrée illégale sur le territoire engagées à leur encontre. Elles doivent également veiller à ce que ces deux hommes puissent accéder pleinement à la procédure d’asile du Kazakhstan et bénéficier d’une aide juridique adaptée.

 

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