Une femme inculpée de blasphème pour être entrée dans une mosquée avec un chien
En réaction aux informations selon lesquelles la police a inculpé une femme de blasphème parce qu’elle est entrée dans une mosquée avec son chien à Sentul, Bogor, dans la province de Java occidental, Usman Hamid, directeur d’Amnistie internationale Indonésie, a déclaré :
« Les images vidéo montrent clairement que la femme en question est bouleversée. L’inculper de charges pénales est inapproprié. L’État devrait privilégier son bien-être. Si ses actes ont pu paraître manquer de sensibilité, il est possible de résoudre ces questions de manière pacifique. Inutile de porter l’affaire devant les tribunaux.
« En Indonésie, les lois relatives au blasphème sont souvent utilisées pour cibler des personnes qui appartiennent à des religions minoritaires ou dont les interprétations de l’islam ne sont pas validées par le gouvernement. Des accusations ont été portées contre d’autres personnes en raison de leurs opinions pacifiques. Cette affaire fâcheuse et absurde démontre une nouvelle fois que les lois sur le blasphème ne sont pas adaptées. La police doit libérer immédiatement cette femme et abandonner toutes les charges retenues contre elle. En outre, les autorités indonésiennes doivent abroger ces lois afin de se conformer à leurs obligations en termes de droits humains. »
Complément d’information
Dimanche 30 juin, la vidéo d’une femme portant des chaussures et entrant avec un chien dans une mosquée à Sentul, dans la province de Java occidental, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Des membres de la congrégation lui ont immédiatement demandé de quitter la mosquée. De nombreux musulmans considèrent les chiens comme impurs, particulièrement leur salive.
Le lendemain, un médecin de l’hôpital de police Kramat Jati à Jakarta Est a annoncé que cette femme présente des troubles de santé mentale. La police l’a inculpée de blasphème le lendemain au titre de l’article 156 (a) du Code pénal indonésien. Elle est maintenue en détention et encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement si un tribunal la déclare coupable.