• 25 Juil 2019
  • Hongrie
  • Communiqué de presse

L’action de l’UE montre que la « campagne d’intimidation » contre les personnes qui défendent les demandeurs d’asile ne sera pas tolérée

En réaction à la décision prise par la Commission européenne de saisir la Cour de justice de l’Union européenne de la législation dite « Stop Soros » adoptée en Hongrie et de lancer une nouvelle procédure d’infraction contre ce pays pour refus de fournir de la nourriture aux personnes bloquées à la frontière avec la Serbie, Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnistie internationale auprès des institutions européennes, a déclaré :

« La décision prise aujourd’hui montre clairement que la campagne d’intimidation des autorités hongroises contre les personnes qui contestent leurs lois et politiques xénophobes ne sera pas tolérée. Elle adresse également un message clair à tous les États membres indiquant que les dispositions, comme l’ensemble de lois “Stop Soros”, qui bafouent les droits humains de façon flagrante seront contestées à tous les niveaux.

« En criminalisant le travail légitime des militants et des ONG visant à protéger les droits des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés, cette législation risque de paralyser leur action pourtant si importante. Toutefois, malgré cette grave menace, Amnistie internationale et les autres organisations et personnes engagées en faveur des droits humains ne sont pas intimidées et continueront de faire entendre leur voix.

« Cette nouvelle procédure d’infraction dénonce également l’épouvantable traitement que réservent les autorités aux migrants et aux réfugiés pour les dissuader de chercher la sécurité en Hongrie, notamment en ne donnant pas de nourriture aux demandeurs d’asile déboutés à la frontière. »

Complément d’information

La législation hongroise dite « Stop Soros », qui est entrée en vigueur il y a un an cible les groupes identifiés par le gouvernement comme soutenant les personnes réfugiées et migrantes. La criminalisation de ces activités constitue une attaque directe contre le travail des acteurs de la société civile.

Amnistie internationale a contesté devant la justice la constitutionalité de la législation hongroise controversée, mais la Cour constitutionnelle a rejeté la plainte, estimant qu’aucune de ses dispositions n’était contraire à la Constitution de la Hongrie, appelée Loi fondamentale.

Par ailleurs, ces dernières années, les autorités hongroises ont adopté des mesures visant à interdire l’entrée et le passage dans le pays, détenu arbitrairement des personnes qui tentaient d’entrer sur le territoire de la Hongrie, soumis des réfugiés et des demandeurs d’asile à de violents refoulements et des mauvais traitements, et mis en danger la vie des personnes en attente d’expulsion en refusant de les nourrir et en les contraignant à franchir illégalement la frontière avec la Serbie.

En septembre 2018, le Parlement européen a saisi le Conseil européen du cas de la Hongrie au titre de l’article 7 du Traité sur l’Union européenne. Le pays attend maintenant sa première audience devant le Conseil des Affaires générales de l’UE.