• 28 fév 2019
  • Hong Kong
  • Communiqué de presse

Des sœurs risquent de perdre la vie si elles sont renvoyées en Arabie saoudite

Les autorités de Hong Kong ne doivent pas renvoyer deux sœurs en Arabie saoudite, où elles risqueraient de perdre la vie, a déclaré Amnistie internationale.

Les deux femmes, qui sont âgées de 18 et 20 ans et connues sous les noms de Reem et Rawan, ont fui l’Arabie saoudite où elles ont été battues par des hommes de leur famille et été traitées « comme des esclaves ». Elles sont arrivées à Hong Kong en septembre de l’an dernier alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Australie. Elles ont été empêchées de poursuivre leur voyage par des agents du consulat d’Arabie saoudite à l’aéroport international de Hong Kong. Les deux sœurs ont ensuite appris que leurs passeports avaient été révoqués ; il leur a donc été impossible de prolonger leur visa pour rester à Hong Kong.

Les deux femmes ont toutefois pu rester à Hong Kong, les autorités leur accordant une mesure de « tolérance ». La période de tolérance prend fin le 28 février. Les autorités de Hong Kong pourraient prolonger cette période de tolérance, ce qui permettrait alors à ces deux femmes de rechercher une solution de réinstallation dans un pays tiers.

« Reem et Rawan ne doivent pas être renvoyées en Arabie saoudite, car elles se retrouveraient alors en grave danger. Elles ont fui l’Arabie saoudite à cause des mauvais traitements que leur infligeaient des hommes de leur famille, et elles risquent réellement de subir de graves violations des droits humains si elles sont renvoyées contre leur gré dans leur pays, a déclaré Kate Schuetze, chargée de recherche sur les réfugiés à Amnistie internationale.

« Les autorités de Hong Kong ont le devoir de permettre à Reem et Rawan de rester à Hong Kong ou de les laisser gagner un pays où elles seront en sécurité et où elles pourront demander l’asile. Ces deux femmes risquent de perdre la vie si les autorités de Hong Kong n’assument pas leurs responsabilités. »

Les deux sœurs risquent d’être poursuivies au pénal pour avoir quitté leur domicile sans la permission de leur tuteur en vertu de la législation répressive sur le système de tutelle masculine, pour avoir fui le pays et pour avoir renoncé à l’islam. En Arabie saoudite, l’« apostasie » est un crime grave qui peut être sanctionné par la peine de mort. Les deux femmes craignent aussi de subir des violences physiques et un châtiment de la part des hommes de leur famille.