La relaxe d’un jeune homme ayant fait preuve de compassion à l’égard des réfugiés à Calais démontre que la solidarité n’est pas un crime
En réaction à la décision d’un tribunal français de relaxer Tom Ciotkowski, défenseur britannique des droits humains qui recensait les violences policières commises contre des migrants, des réfugiés et des bénévoles qui leur venaient en aide à Calais, Nicolas Krameyer, responsable du programme Libertés à Amnistie internationale France, déclare :
« La décision rendue ce 20 juin, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, est une victoire pour la justice, mais aussi pour le bon sens. Tom Ciotkowski est un jeune bénévole plein de compassion qui n’a rien fait de mal et a été traîné devant les tribunaux pour des accusations forgées de toutes pièces. »
« Si c’est un soulagement de voir prendre fin le calvaire de Tom Ciotkowski, n’oublions pas qu’il n’aurait jamais dû être inculpé. Son cas est emblématique des actes de harcèlement, des tentatives d’intimidation et des attaques auxquels la police soumet des défenseurs des droits humains à Calais au motif qu’ils viennent en aide aux migrants et aux réfugiés. Cette affaire reflète aussi, plus généralement, une tendance européenne à criminaliser les actes de solidarité, en vue de décourager d’autres personnes de se mobiliser pour les droits fondamentaux. »
« Les vidéos présentées lors de son procès ont démontré sans l’ombre d’un doute que Tom Ciotkowski n’a rien fait de mal et que ce sont les actes des agents de police qui devraient faire sans délai l’objet d’une enquête approfondie. »
Tom Ciotkowski, pour sa part, déclare : « Je suis extrêmement soulagé et reconnaissant que la juge ait pris une décision juste et que mon innocence ait été prouvée. Cependant, je continue de déplorer que l’on m’ait mis dans cette situation sur la base de fausses accusations, et je suis triste que ma famille ait dû traverser une telle épreuve. Même si je pardonne les agents de police pour ce qu’ils m’ont fait, cela ne doit pas se reproduire et une enquête exhaustive et indépendante doit être menée. Je continuerai à faire tout ce que je pourrai, en tant qu’individu, pour aider les personnes dans le besoin comme les réfugiés ou les sans-abris. J’espère que les autorités françaises tireront des enseignements de cette affaire, notamment le fait que les migrants et que celles et ceux qui leur apportent une aide humanitaire ne méritent en aucun cas d’être attaqués. Il est nécessaire de mettre fin au contexte hostile à l’égard des migrants et des personnes qui leur viennent en aide, ainsi que de trouver une véritable solution humaine à cette situation. »