La justice l’emporte enfin dans le cadre de l’affaire du viol commis par « la Meute »
Réagissant aux informations selon lesquelles la Cour suprême espagnole a condamné les cinq hommes connus sous le nom de « la Meute » à 15 ans de prison pour viol, Massimo Moratti, directeur adjoint pour l’Europe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Nous nous réjouissons que la justice l’ait enfin emporté dans le cadre de cette terrible affaire et que les droits de la victime aient prévalu. Cependant, la voie vers la justice a été longue et a infligé de nouvelles souffrances évitables et inutiles à la victime.
« Cette affaire démontre clairement à quel point il est important de modifier le Code pénal. Un acte sexuel non consenti est un viol. C’est aussi simple que cela. » La présomption tacite dans la loi ou la pratique selon laquelle une victime était consentante si elle n’a pas résisté physiquement pose de graves problèmes et entrave l’accès à la justice, car des experts ont reconnu que la « paralysie involontaire » ou la « sidération » étaient des réactions physiologiques et psychologiques très communes à une agression sexuelle.
« La modification de la législation n’éradiquera pas le viol, cependant, la rédaction des lois joue un rôle essentiel dans la détermination des attitudes quant à ce qui constitue un viol. »
Complément d’information
Le 21 juin, la Cour suprême espagnole a déclaré les cinq hommes coupables de viol, jugeant qu’ils avaient intimidé la victime et que celle-ci n’était pas consentante. Les deux jugements précédents rendus par des tribunaux de première et deuxième instance en Navarre avaient établi que la jeune femme n’avait pas consenti à l’acte sexuel, mais les hommes avaient été déclarés coupables de l’infraction moins grave d’abus sexuel, les tribunaux ayant considéré qu’il n’existait pas suffisamment de preuves de violence ou d’intimidation pour que les actes soient constitutifs d’un viol. Le jugement complet sera disponible dans les prochaines semaines.