L’exécution de neuf hommes condamnés à l’issue d’un procès inique est une honte
Réagissant aux informations selon lesquelles les autorités égyptiennes ont exécuté, le 20 février 2019, neuf hommes déclarés coupables à l’issue d’un procès inique relatif à l’homicide en 2015 de l’ancien procureur général égyptien, Najia Bounaim, directrice du travail de campagne pour l’Afrique du Nord à Amnistie internationale, a déclaré :
« En procédant à l’exécution de ces neuf hommes aujourd’hui, l’Égypte a fait preuve d’un mépris total pour le droit à la vie.
« Les responsables de l’attentat ayant provoqué la mort de l’ancien procureur général égyptien méritent d’être sanctionnés, mais exécuter des hommes déclarés coupables à l’issue de procès entachés d’irrégularités ne permet pas de rendre justice, mais témoigne plutôt de l’ampleur de l’injustice dans le pays.
« Ces exécutions sont une sombre illustration du recours croissant du gouvernement à la peine de mort, et portent à 15 le nombre total d’exécutions menées au cours des trois dernières semaines. Les autorités égyptiennes doivent de toute urgence mettre fin à cette vague d’exécutions dans le cadre de laquelle elles ont mis à mort plusieurs personnes à l’issue de procès d’une iniquité flagrante ces dernières semaines.
« La communauté internationale doit réagir à cette recrudescence d’exécutions. Les alliés de l’Égypte doivent condamner publiquement le recours des autorités à la peine de mort, châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. »
Complément d’information
Les neuf prisonniers faisaient partie d’un groupe de 28 hommes condamnés à mort pour l’homicide de l’ancien procureur général lors d’une attaque ayant eu lieu au Caire en juin 2015. Plusieurs d’entre eux ont affirmé qu’on les avait soumis à une disparition forcée et à des actes de torture destinés à les contraindre à « avouer » ce meurtre.
Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État. La peine de mort est une violation du droit à la vie.