L’adoption des modifications constitutionnelles par le Parlement témoigne d’un mépris total envers les droits humains
En réaction aux informations selon lesquelles le Parlement a adopté les modifications de la Constitution égyptienne, Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnistie Internationale, a déclaré :
« La décision de soumettre ces modifications de la Constitution à un référendum, dans le contexte d’une très forte répression de la liberté d’expression et des lourdes restrictions imposées aux partis politiques et aux médias indépendants, témoigne du mépris du gouvernement égyptien pour les droits de l’ensemble des citoyens.
« Ces modifications prévoient d’étendre la compétence des tribunaux militaires pour juger les civils, saperont l’indépendance de la justice et renforceront l’impunité pour les violations des droits humains imputables à des membres des forces de sécurité, alourdissant encore le climat de répression déjà omniprésent dans le pays.
« Au lieu de faire respecter les obligations qui incombent à l’Égypte en termes de droits humains, les parlementaires choisissent de valider des modifications qui faciliteront la répression exercée contre la liberté d’expression, d’association et de réunion, mineront les droits des citoyens et aggraveront la crise des droits humains que traverse le pays. »
Un référendum sur les modifications de la Constitution sera organisé dans les 30 prochains jours. En cas de validation, ces modifications entreront en vigueur immédiatement et pourraient permettre au président Abdel Fatah al Sissi de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2024, sans élections, et de briguer ensuite un nouveau mandat pour six années supplémentaires. Le président du Parlement s’est également engagé à adopter une nouvelle Constitution dans les 10 prochaines années.