Le gouvernement doit fournir des preuves que les personnes détenues dans le Xinjiang ont été libérées
Réagissant aux déclarations d’un représentant du gouvernement chinois selon lesquelles toutes les personnes détenues dans des « centres d’éducation et de formation » dans le Xinjiang auraient « terminé leur formation », auraient trouvé « un emploi stable » et vivraient « une vie heureuse », Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est à Amnistie internationale, a déclaré :
« Bien que cela puisse sembler être une avancée, il s’agit plus probablement de la dernière tentative en date de la machine de propagande chinoise de changer le discours sur les terribles atteintes aux droits humains commises dans le Xinjiang, face à la condamnation internationale croissante.
« Si les Ouïghours et les membres d’autres minorités musulmanes sont réellement libérés de ces centres de détention répressifs, alors il incombe au gouvernement chinois de le prouver.
« Sinon, les déclarations selon lesquelles d’anciens “stagiaires” ont maintenant trouvé un “emploi stable” risquent en réalité de signifier que ces personnes sont soumises à du travail forcé.
« Le gouvernement doit au moins permettre à des experts indépendants de l’ONU d’évaluer la situation et permettre aux Ouïghours et aux membres d’autres minorités ethniques de communiquer librement avec leurs proches se trouvant à l’étranger, ce que les autorités ont jusque-là toujours refusé.
« Comme toujours, il est presque impossible de vérifier de manière indépendante les déclarations du gouvernement chinois, compte tenu des contraintes extrêmes imposées au travail d’information dans la région et des tentatives des autorités de couper la région du reste du monde. »
Complément d’information
Les médias officiels chinois ont indiqué lundi 9 décembre 2019 que les « stagiaires » participant aux programmes d’éducation et de formation dans le Xinjiang avaient tous « terminé leur formation ». Un représentant du gouvernement a été cité disant que les détenus avaient « trouvé un emploi stable, amélioré leur qualité de vie et vivaient une vie heureuse, grâce à l’aide du gouvernement ».
Amnistie internationale a montré que le gouvernement chinois mène une campagne de plus en plus intense d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et des autres groupes ethniques à majorité musulmane qui vivent au Xinjiang. Les autorités affirment que ces mesures extrêmes sont indispensables pour lutter contre le « terrorisme » et assurer la sécurité nationale.
Forcer des personnes placées dans des « centres de rééducation » à travailler constituerait du travail forcé au regard du droit international et des conventions de l’Organisation internationale du travail.
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