• 24 jan 2019
  • Chine
  • Communiqué de presse

La détention secrète expose un écrivain au risque d’être torturé

En réaction à la confirmation par les autorités chinoises du placement en détention de l’écrivain australo-chinois Yang Hengjun pour suspicion de « mise en danger de la sécurité nationale », Joshua Rosenzweig, directeur des recherches sur l’Asie de l’Est à Amnistie internationale, a déclaré :

« Les autorités chinoises doivent répondre à d’importantes questions quant à la détention de Yang Hengjun, mais il pourrait se passer plusieurs mois avant que nous en sachions plus sur sa situation et ce dont elles l’accusent.

« S’il est vrai qu’il est placé en “résidence surveillée dans un lieu désigné”, alors on peut s’inquiéter sérieusement pour son bien-être. Détenu au secret dans un lieu indéterminé sans contact avec l’extérieur pendant une durée pouvant aller jusqu’à six mois, Yang Hengjun risque fortement de subir des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.

« Ces conditions sont totalement inacceptables. Nous appelons les autorités chinoises à faire preuve de transparence, à révéler où Yang Hengjun est détenu et à lui permettre sans délai d’entrer en contact avec un avocat de son choix et des représentants du consulat d’Australie. Elles n’ont aucune excuse pour le priver de ces droits. »

Complément d’information

Yang Hengjun, écrivain de renom et détracteur occasionnel du gouvernement chinois, a été arrêté samedi 19 janvier lorsqu’il est arrivé à Guangzhou, dans le sud de la Chine, en provenance de New York. Citoyen australien, il était récemment professeur invité à l’Université de Columbia, aux États-Unis.

Depuis quelques années, les autorités chinoises ont de plus en plus souvent recours à la « résidence surveillée dans un lieu désigné » pour détenir des militants, des avocats spécialisés dans la défense des droits humains et des détracteurs du gouvernement. Dans le cadre de ce dispositif, les personnes soupçonnées de « terrorisme », de corruption massive ou d’atteintes à la sécurité de l’État peuvent être privées de liberté hors du système carcéral officiel pendant une période pouvant aller jusqu’à six mois, dans un lieu tenu secret et sans contact avec l’extérieur, ce qui expose le détenu en question à un risque élevé de torture et d’autres formes de mauvais traitements.