Le procès collectif à l’issue duquel 138 personnes ont été déchues de leur nationalité est une « parodie de justice »
En réaction aux informations indiquant qu’un tribunal de Bahreïn a condamné 139 personnes pour terrorisme mardi 16 avril à l’issue d’un procès collectif inique et les a presque toutes déchues de leur nationalité, Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré :
« Par ces condamnations scandaleuses, les autorités de Bahreïn prouvent une nouvelle fois leur mépris total pour les normes internationales d’équité des procès.
« Ce procès est une parodie de justice et confirme une tendance inquiétante consistant à condamner des personnes à l’issue de procès collectifs iniques à Bahreïn.
« Il montre également que les autorités bahreïnites ont de plus en plus recours à la déchéance de nationalité comme outil de répression – environ 900 personnes ont été déchues de leur nationalité depuis 2012.
« Déchoir arbitrairement des personnes de leur nationalité et rendre des citoyens apatrides enfreint clairement le droit international. Les autorités de Bahreïn doivent immédiatement cesser de recourir à ces mesures illégales en guise de peine. »
Complément d’information
Mardi 16 avril, un tribunal de Bahreïn a condamné 139 personnes pour terrorisme à l’issue d’un procès collectif contre 169 prévenus au total, à des peines de prison allant de trois ans à la réclusion à perpétuité. Parmi les personnes condamnées, 138 ont été déchues de leur nationalité. Les 30 autres prévenus ont été acquittés.
C’est le deuxième procès collectif et manifestement inique qui a eu lieu à Bahreïn en l’espace de quelques semaines. Lors du précédent, en février 2019, 167 personnes ont été condamnées, principalement pour avoir participé à un sit-in non violent. En mai 2018, 115 personnes avaient également été déchues de leur nationalité à l’issue d’un procès collectif. Leurs peines ont été confirmées en janvier 2019.
Depuis le début de l’année, quelque 160 personnes ont été déchues de leur nationalité. En 2018, environ 300 peines de ce type ont été prononcées à Bahreïn.