• 17 avr 2018
  • Viêt-Nam
  • Communiqué de presse

Des militants sont jugés alors que la répression contre le militantisme pacifique se poursuit

À l’approche des procès distincts de deux militants, Nguyễn Viết Dũng et Vũ Văn Hùng, le 12 avril au Viêt-Nam, James Gomez, directeur régional du programme Asie du Sud-Est et Pacifique d’Amnistie internationale, a déclaré :

« Nguyễn Viết Dũng est un jeune militant courageux, dans un pays où les droits humains sont menacés. Cet homme a déjà été emprisonné une fois à cause de ses activités militantes pacifiques. Afin de veiller à ce que cette injustice ne se répète pas, les autorités de la province de Nghệ An doivent abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre Nguyễn Viết Dũng et le libérer sans délai.

« Vũ Văn Hùng est un prisonnier d’opinion maintenu en détention provisoire depuis plusieurs mois, sur la base d’accusations à caractère politique forgées de toutes pièces. Il n’a fait que défendre les droits humains et n’aurait jamais dû être arrêté.

« Après avoir atteint un nombre record de défenseurs des droits humains emprisonnés l’année dernière, les autorités vietnamiennes révèlent à nouveau des intentions extrêmement préoccupantes en traduisant ces deux militants en justice. Elles font ainsi clairement savoir qu’elles ne faibliront pas. »

Complément d’information

Jamais la répression contre la société civile n’avait été aussi forte au Viêt-Nam qu’en 2017 ; plus de 20 militants et défenseurs des droits humains ont été arrêtés, condamnés et emprisonnés. Les militants et défenseurs des droits humains continuent d’être pris pour cible en 2018.

En novembre 2015, Nguyễn Viết Dũng a été arrêté et condamné à 15 mois d’emprisonnement pour « troubles à l’ordre public », au titre de l’article 245 du Code pénal vietnamien de 1999. Il a été libéré le 13 avril 2016.

Vũ Văn Hùng, membre de l’association Confrérie pour la démocratie (Hội Anh Em Dân Chủ), a été arrêté le 30 juillet 2017 car il était soupçonné d’avoir « intentionnellement blessé d’autres personnes ou nui à leur santé », au titre de l’article 134 du Code pénal de 2015, et il se trouve en détention provisoire depuis lors. Il avait déjà été arrêté en 2008 et condamné à trois ans d’emprisonnement suivis de trois ans de résidence surveillée pour « diffusion de propagande contre l’État », au titre de l’article 88 du Code pénal vietnamien de 1999, avant d’être libéré en 2011.

Une liste de tous les prisonniers d’opinion connus d’Amnistie internationale au Viêt-Nam est disponible ici.