Les militants des droits humains incarcérés en raison de publications sur les réseaux sociaux doivent être libérés
À la veille de l'audience en appel du 10 juillet concernant trois défenseurs vietnamiens des droits humains – Vu Quang Thuan, Nguyen Van Dien et Tran Hoang Phuc – condamnés en janvier à des peines allant jusqu'à huit ans de prison pour « propagande contre l’État » en lien avec des publications sur les réseaux sociaux, Minar Pimple, directeur général des opérations mondiales à Amnistie internationale, a déclaré :
« Vu Quang Thuan, Nguyen Van Dien et Tran Hoang Phuc sont victimes de la répression du gouvernement vietnamien contre toute forme de dissidence. Ils sont pris pour cibles uniquement en raison de leur militantisme pacifique.
« Ces trois hommes n'ont commis aucun crime. Ils ont tout simplement utilisé les réseaux sociaux pour exprimer des opinions qui ne sont pas du goût des autorités – c'est-à-dire pour prôner la protection des droits humains et la justice sociale dans le pays.
« Il est temps de mettre fin à l'utilisation de longue date au Viêt-Nam de lois répressives qui servent à poursuivre et sanctionner les militants pacifiques. Pour commencer, la Haute cour de Hanoi doit annuler demain tous les chefs d’inculpation portés contre ces hommes et les libérer. »
Complément d’information
Vu Quang Thuan, Nguyen Van Dien et Tran Hoang Phuc ont été déclarés coupables à l'issue d'un procès d'une journée devant le tribunal populaire de Hanoi le 31 janvier 2018.
Vu Quang Thuan et Nguyen Van Dien ont été déclarés coupables d'avoir mené des activités hostiles à l'État, après avoir réalisé et diffusé 17 clips qui, selon les autorités, étaient diffamatoires à l'égard du Parti communiste au pouvoir et de ses dirigeants.
Tran Hoang Phuc a été déclaré coupable d'avoir aidé les deux militants à créer et poster en ligne trois des vidéos.
Vu Quang Thuan a été condamné à huit ans et six mois de prison, Nguyen Van Dien à six ans et six mois, et Tran Hoang Phuc à six ans de prison.
Le Viêt-Nam est l'un des pays d'Asie du Sud-Est qui emprisonnent le plus grand nombre de militants pacifiques, d’après la liste des prisonniers d'opinion publiée par Amnistie internationale au mois d'avril.