Les condamnations confirmées de militants portent un coup à la liberté d’expression
En réaction aux informations selon lesquelles la Cour populaire suprême du Viêt-Nam a confirmé les condamnations de quatre militants des droits humains et membres du mouvement de la Fraternité pour la démocratie, Minar Pimple, directeur général des opérations mondiales à Amnistie international, a déclaré :
« C'est une décision profondément injuste qui reléguera quatre hommes, dont le seul tort est d’avoir défendu pacifiquement les droits fondamentaux, derrière les barreaux pendant des années.
« Ces militants sont délibérément réduits au silence pour s'être exprimés avec courage dans un pays où la liberté d'expression est attaquée.
« Les autorités vietnamiennes doivent immédiatement mettre un terme à la répression contre la dissidence et cesser de jeter les défenseurs des droits humains en prison. Ces prisonniers, et tous ceux qui sont détenus de manière inique, doivent être libérés. »
Complément d’information
Les quatre hommes concernés sont Nguyen Trung Ton, pasteur, condamné à 12 ans de prison et trois ans de résidence surveillée, Truong Minh Duc, défenseur des droits du travail, condamné à 12 ans de prison et trois ans de résidence surveillée, Nguyen Bac Truyen, entrepreneur, condamné à 11 ans de prison et trois ans de mise à l'épreuve, et Pham Van Troi, ingénieur, condamné à sept ans de prison et un an de résidence surveillée.
Ils ont été condamnés le 5 avril 2018 au titre de l'article 79 du Code pénal de 1999 pour « tentatives de renverser l'administration du peuple ». Six militants politiques et défenseurs des droits humains vietnamiens ont été condamnés lors du procès ; Nguyen Van Dai, avocat des droits humains condamné à 15 ans de prison et cinq ans de résidence surveillée, et son assistant Le Thu Ha, condamné à neuf ans de prison et trois ans de résidence surveillée, ont décidé de ne pas faire appel, n'ayant pas confiance dans le système judiciaire.
La Fraternité pour la démocratie est une organisation non enregistrée au Viêt-Nam, fondée par l'avocat des droits humains Nguyen Van Dai, qui prône la démocratisation pacifique du pays et appelle le gouvernement à respecter les droits fondamentaux. En 2017, les autorités ont ciblé l'organisation dans le cadre d'une répression systématique. Dix de ses principaux membres ont été arrêtés et condamnés, et 10 autres au moins ont fui le pays pour demander l'asile.