L’arrestation d’Éliezer Ntambwe, un des journalistes des médias sociaux en RDC, un cas de violation aggravée de droit de la presse.
L’arrestation d’Éliezer Ntambwe, un des journalistes des médias sociaux en RDC, un cas de violation aggravée de droit de la presse.
« Tokomi Wapi » est un magazine publié en ligne par l’animateur-vedette Eliezer Ntambwe dit « Mwana ya mokolo lopango », littéralement, l’enfant du pays, gardien légitime de la propriété familiale, sous entendue ici, la patrie. Il a été détenu, en violation des règles élémentaires de droit, le lundi 2 avril, sur base d’un mandat d’amener et transféré deux jours après, soit le 5 avril 2018, à la Prison Centrale de Makala, pour une question de diffamation impliquant le gouverneur de la province du Kasaï central, Ngoyi Kasanji, un membre influent du PPRD, au pouvoir en RDC.
Eliezer Ntambwe, n’a pas sa langue dans sa poche. Il est connu pour cela et c’est cela qui fait sa notoriété, devenue désormais légendaire. Il dénonce publiquement faits et les méfaits de tous. Il se dit et répète à chacune de ses émissions qui ont une audience quotidienne sur le Net allant de 40.000 à 60.000 visionnements par jour, avoir signé « un contrat social » avec le peuple congolais pour leur dire la vérité et toute la vérité. Son émission, basée sur les analyses des fats sociaux et politiques et sur des interviews des principaux acteurs, donne la parole à tous, aux puissants du régime qu’il interpelle pourtant au quotidien et aux paisibles citoyens victimes de maltraitance ou qui veulent se mettre en vedette par rapport à leurs réalisations. Il était, il faut le dire, dans le mirage des services du pouvoir puisque représentant, en quelque sorte, la tribune qui plaide la cause des opposants et indexe ouvertement le pouvoir en place.
Il a été arrêté le mardi 3 avril après la diffusion de son émission portant sur la saisie d’un diamant de 35 carats appartenant à un membre de la famille Lodi, décédé dans des circonstances non élucidées, qui aurait été raflé, pour sa valeur, par le gouverneur du Kasaï central précité.
Sans entrer dans le mérite de l’affaire, nous dénonçons avec la dernière énergie, la procédure arbitraire de son arrestation. C’est une affaire relevant du droit civil. Il ne représente aucun danger pour être placé immédiatement en détention sans préalablement avoir reçu un mandat de comparution en liberté et flanqué directement en prison sans avoir subi un procès équitable. Son arrestation relève de la combine politicienne qui voudrait étouffer une des voix libres qui s’exprimait dans les réseaux sociaux informant ainsi la population tant du pays que de la diaspora là où les médias officiels n’osent rien dire sinon encenser les autorités en place.
Le Mouvement citoyen des Congolais du Canada, demande, toute affaire cessante, que le gouvernement canadien et tous les organismes œuvrant pour la défense des droits humains, puissent intervenir rapidement afin que l’incriminé, victime d’une persécution politique, puisse recouvrir sa liberté, illico presto, et subir, le cas échéant, un procès équitable.