La décision mal avisée de Rodrigo Duterte quant au retrait de son pays de la CPI intervient trop tard pour interrompre le cours de la justice
Réagissant à l'annonce par le président des Philippines Rodrigo Duterte de sa décision de retirer le pays de la Cour pénale internationale (CPI), James Gomez, directeur du programme Asie du Sud-Est et Océanie d'Amnistie internationale, a déclaré :
« Cette décision du président Rodrigo Duterte est mal avisée et extrêmement regrettable, et elle indique une fois de plus qu'aux Philippines, des individus qui détiennent le pouvoir sont davantage intéressés par le fait d'échapper à leurs éventuelles responsabilités en ce qui concerne des homicides que par le fait de garantir la justice pour les nombreuses victimes de la violente "guerre contre la drogue" menée dans le pays.
« Heureusement pour ces victimes, le retrait annoncé par Rodrigo Duterte intervient trop tard pour mettre fin à l'examen préalable mené par la CPI et aux obligations des Philippines à l'égard de cette instance.
« Rodrigo Duterte ne peut pas empêcher que le principe international d'obligation de rendre des comptes s'applique aux Philippines simplement en effaçant sa signature sur le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
« Si les Philippines pensent vraiment que la CPI n'est pas compétente pour connaître des crimes commis dans le pays, elles doivent contester cette compétence de manière adéquate, c'est-à-dire devant la CPI. Au lieu de cela, le pays a lâchement choisi de tenter d'échapper à la justice. »