Selon certaines informations, plus de 3 000 détenus risquent la peine de mort pour des infractions liées au terrorisme
En réaction aux informations de l'agence Associated Press selon lesquelles les autorités irakiennes ont arrêté ou incarcéré au moins 19 000 personnes accusées d'infractions liées au terrorisme ou d'entretenir des liens avec le groupe armé se désignant sous le nom d'État islamique (EI) et ont condamné à mort plus de 3 000 d'entre elles, Lynn Maalouf, directrice des recherches sur le Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré :
« Nous sommes vivement préoccupés par ces informations et par le recours massif à la peine de mort en Irak, ainsi que par le fait que les tribunaux se basent sur des " aveux " obtenus sous la torture pour prononcer des condamnations.
« Amnistie internationale a recueilli des informations sur la procédure de filtrage défaillante à laquelle les forces irakiennes soumettent les hommes et les garçons qui fuient les zones de combat. Des milliers d'entre eux ont été victimes d'arrestations arbitraires et de disparitions forcées, et ont été régulièrement soumis à la torture et à des conditions terribles en détention. Aussi est-il primordial que tous les prisonniers soient détenus dans des structures officiellement reconnues et faisant l’objet de contrôles.
« Les autorités irakiennes doivent remédier sans attendre aux graves lacunes de la justice pénale et instituer des garanties efficaces contre la torture et les disparitions forcées. Tous les accusés doivent être jugés dans le cadre d'un procès équitable, ce qui englobe le droit de se faire assister par un avocat. Il faut instaurer immédiatement un moratoire sur les exécutions, à titre de premier pas vers l’abolition totale de la peine capitale. »
Complément d’information
D’après l'agence Associated Press, son décompte se fonde partiellement sur l’analyse d’une feuille de calcul listant les 27 849 personnes qui étaient incarcérées en Irak fin janvier, liste que lui a fourni un représentant de l’État qui a souhaité garder l'anonymat parce qu'il n'a pas été autorisé à parler aux médias.
L'agence Associated Press a déclaré que des milliers d'autres personnes seraient détenues aux mains d'autres entités, notamment la Police fédérale, les services de renseignements militaires et les forces kurdes.