Justice doit être rendue à la suite de la tuerie en Papouasie
Réagissant au meurtre de plusieurs dizaines d’ouvriers du bâtiment lors d’une attaque menée par des hommes armés à Nduga, en Papouasie, Usman Hamid, directeur d’Amnistie internationale Indonésie, a déclaré :
« Nous sommes profondément choqués par les meurtres qui ont été commis à Nduga, et nous nous joignons au deuil des proches des victimes. Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante et impartiale sur ces attaques et veiller à ce que toutes les personnes impliquées soient jugées dans le cadre de procès équitables, sans recours à la peine de mort.
« Il est crucial que la réaction du gouvernement face à ces meurtres ne conduise pas à d’autres violations des droits humains. Les forces de sécurité ont à leur passif de violentes opérations de répression, et ces actes odieux ne doivent pas servir de justification pour une telle conduite. Ces abominables attaques ne doivent pas être utilisées comme prétexte pour faire reculer les libertés et réprimer les droits humains. Les autorités doivent également veiller à ce que les forces de sécurité garantissent la sécurité de toutes les personnes, sans discrimination, à la suite de cette attaque perpétrée en Papouasie. »
Amnistie internationale a bien conscience de l’environnement complexe dans lequel les agents des forces de l’ordre doivent mener leur mission dans la région de la Papouasie. Toutefois, même dans une telle situation, les agents chargés de l’application des lois doivent garantir le plein respect du droit international relatif aux droits humains, y compris la protection des droits à la vie, à la liberté et à la sécurité des personnes, et ils doivent respecter les normes internationales sur le recours à la force en toutes circonstances.
Le non-respect des droits humains contribue à un cycle interminable d’hostilité et de violence, avec un risque toujours accru d’homicides et de vies mises en danger, y compris la leur.
Amnistie internationale ne prend aucunement position sur le statut politique des provinces d’Indonésie, ni sur les appels à l’indépendance.
Complément d’information
S’adressant aux médias le 4 décembre 2018, la police a déclaré que les 31 personnes qui ont été tuées étaient des ouvriers du bâtiment travaillant pour l’entreprise d’État PT Istaka Karya qui étaient en train de construire un pont à Nduga. La police a immédiatement affirmé que cette attaque était imputable à des groupes armés locaux, et a déployé du personnel, soutenu par l’armée, pour trouver les responsables.