• 9 Juil 2018
  • Colombie
  • Communiqué de presse

Des défenseur-e-s des droits humains continuent d’être tués en toute impunité et avec le silence complice de l’État

La Colombie fait face à une grave crise des droits humains, plusieurs défenseur-e-s des droits humains ayant été pris pour cible et tué-e-s, sous les yeux impassibles des autorités, a déclaré Amnistie internationale le 9 juillet 2018.

Dans les départements d’Antioquia, du Cauca, du Chocó et de Nariño notamment, la violence ne faiblit pas, malgré les plaintes répétées des communautés. D’après le bureau du médiateur de Colombie, une institution de l’État, on signale un homicide de défenseur-e des droits humains tous les trois jours. Les principales victimes sont des dirigeants associatifs, indigènes ou afro-colombiens et des personnes défendant les droits des victimes du conflit armé.

« Le silence complice des autorités colombiennes doit cesser. Les homicides de défenseur-e-s des droits humains ravivent les souffrances causées par le passé dans le pays et détruisent le tissu social de communautés qui ont longtemps souffert cruellement des conséquences du conflit armé et sont aujourd’hui gravement menacées par la remobilisation de groupes paramilitaires », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice pour les Amériques d’Amnistie internationale.

« La mise en œuvre très lente de l’accord de paix dans les régions les plus touchées par le conflit armé et la négligence de l’État permettent aux acteurs armés de prendre le contrôle de territoires et de continuer d’assassiner en toute impunité les personnes défendant les droits humains. »

« La violence visant spécifiquement les défenseur-e-s des droits collectifs est déjà généralisée et représente une atteinte massive aux droits humains. Le peu d’efforts entrepris par les autorités colombiennes, à tous les niveaux de hiérarchie, pour fournir des informations, condamner ces actions et mettre en place des mesures de prévention et de protection est extrêmement inquiétant. Le conflit armé s’intensifie sous les yeux inertes du gouvernement sortant et avec le silence complice du nouveau gouvernement. »

Pour en savoir plus :

Colombie. Les autorités doivent assurer la sécurité des communautés menacées (Nouvelle, 14 juin 2018)
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/06/colombia-autoridades-deben-garantizar-la-seguridad-de-comunidades-amenazadas

El Estado colombiano debe abordar las causas estructurales de la violencia (Nouvelle, 29 mai 2018)
https://www.amnesty.org/es/latest/news/2018/05/el-estado-colombiano-debe-abordar-las-causas-estructurales-de-la-violencia/

Colombie. Les autorités doivent ouvrir une enquête sur les homicides de représentants de communautés et prendre des mesures urgentes pour protéger les défenseur-e-s des droits humains (Nouvelle, 11 mai 2018)
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/05/colombia-authorities-must-investigate-killings-of-community-leaders-and-take-urgent-action-to-protect-human-rights-defenders/

Colombie. Le gouvernement doit protéger les défenseurs des droits humains et les militants associatifs alors que les violences s’intensifient (Nouvelle, 9 avril 2018)

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/04/colombia-government-must-protect-human-rights-defenders-and-community-activists-amid-rising-violence/