Les trente personnes arrêtées lors d'une manifestation en faveur des ouvriers d'une usine doivent être remises en liberté
Réagissant à l'arrestation de 30 personnes qui manifestaient pacifiquement pour exprimer leur soutien à des ouvriers qui ont essayé de créer leur propre syndicat chez Jasic Technology à Shenzhen, dans le sud de la Chine, Patrick Poon, chargé de recherches sur la Chine à Amnesty International, a déclaré :
« L'arrestation de ces ouvriers et de personnes qui les soutenaient est tout à fait déplorable. Les revendications de ces ouvriers qui veulent fonder un syndicat de leur choix pour protéger leurs droits sont parfaitement légitimes. Au lieu d'essayer de bâillonner ces manifestants, les autorités devraient remédier aux problèmes sous-jacents allégués relatifs à de mauvaises conditions de travail, et respecter le droit des travailleurs à la liberté d'association.
« Les chefs retenus contre un grand nombre des personnes arrêtées par la police ne visent qu'à restreindre leur droit à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association. Toutes les personnes ayant participé à ce mouvement de protestation doivent être relâchées immédiatement et sans condition, à moins qu'il ne soit prouvé que des infractions reconnues au niveau international ont été commises. »
Complément d’information
Les 30 personnes en question – 23 hommes et sept femmes, dont des ouvriers de Jasic Technology et d'autres d'usines et un étudiant – ont été placées en détention et inculpées d'infractions pénales – « avoir cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public » – le 27 juillet au commissariat de police de Yanziling, dans le district de Pingshan à Shenzhen, dans le sud de la Chine.
Selon des associations de défense des travailleurs basées à Hong Kong qui suivent cette affaire, les ouvriers de l'usine Jasic Technology ont été accusés par la direction de l'usine d'avoir tenté de créer un syndicat illégal.
Des représentants des ouvriers ont été renvoyés et plusieurs d'entre eux ont été passés à tabac par des individus non identifiés quand ils ont essayé de travailler à nouveau dans cette usine. Cette affaire a immédiatement eu un grand retentissement sur les réseaux sociaux chinois, et de nombreuses personnes ont ouvertement soutenu ces ouvriers, notamment des associations d'étudiants des plus grandes universités chinoises.
D'autres manifestants ont été brièvement placés en détention et interrogés par la police après avoir manifesté devant le commissariat afin d'exprimer leur soutien aux personnes arrêtées.