L’exécution d’un condamné à mort révélée plusieurs mois après
Amnistie internationale condamne vivement l’exécution en octobre 2017 de Kiryl Kazachok, un condamné à mort emprisonné au Bélarus. Cette exécution n’a été révélée que récemment. Elle porte à cinq le nombre connu de condamnés exécutés en 2017 au Bélarus.
Les autorités bélarussiennes ont exécuté Kiryl Kazachok alors qu’elles pratiquent un discours de plus en plus favorable à l’abolition de la peine de mort. Cette exécution a été dénoncée par le Conseil de l'Europe et par l’Union européenne. Le Bélarus ne peut pas continuer d’ignorer la dynamique abolitionniste qui existe aux niveaux régional et mondial ni demeurer le seul pays d’Europe et d’ex-Union soviétique à procéder à des exécutions. Six prisonniers restent sous la menace d’une exécution imminente dans ce pays.
Au Bélarus, les exécutions ont lieu dans le plus grand secret, sans que les condamnés, leur famille ou leur avocat soient avertis. Les prisonniers ne sont pas prévenus de l’imminence de leur exécution ; on les fait sortir de leur cellule, on leur dit que le recours en grâce a été rejeté, puis on les oblige à se mettre à genoux et on leur tire une balle dans la nuque. Leur famille n’est informée que plusieurs jours, voire plusieurs semaines, après l’exécution. Conformément au Code d’application des peines, le corps n’est pas restitué à la famille et le lieu d’inhumation est tenu secret. Selon le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme au Bélarus, « la façon dont la peine de mort est appliquée au Bélarus constitue de fait un traitement inhumain ».
Amnistie internationale s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception. La peine capitale viole le droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. L’organisation réitère ses appels au Bélarus pour qu’il adopte immédiatement un moratoire sur la peine de mort, dans la perspective de son abolition.