Le ministre Aaron Motsoaledi ne doit pas se servir des réfugiés et des migrants comme boucs émissaires pour les défaillances du système de santé
En réaction à la déclaration du ministre de la Santé Aaron Motsoaledi, selon lequel les « étrangers » sont responsables de l’engorgement des hôpitaux et des grandes difficultés du système de santé, Shenilla Mohamed, directrice d'Amnistie internationale Afrique du Sud, a déclaré :
« Le ministre de la Santé Aaron Motsoaledi doit cesser de faire des réfugiés et des migrants des boucs émissaires – une tactique honteuse. Aux manettes du ministère de la santé depuis près de 10 ans, il aurait dû être pleinement conscient des difficultés que rencontre le système de santé publique, et notamment de la nécessité d'investir davantage afin de répondre aux besoins sanitaires de la population croissante. Il n'a pas pris les mesures adéquates.
« Aaron Motsoaledi fait porter le chapeau aux réfugiés et aux migrants, renonçant ainsi à assumer sa responsabilité. Il doit cesser d'alimenter la xénophobie avec ces déclarations infondées et prendre des mesures urgentes afin d'améliorer l'accès à des soins abordables et de qualité pour tous en Afrique du Sud. »
Complément d’information
L'Afrique du Sud a ratifié bon nombre de traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains qui demandent au gouvernement de respecter, de protéger et de garantir le droit au meilleur état de santé susceptible d’être atteint, dont le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant. Le droit à la santé implique la mise à disposition d’installations, de biens et de services de santé publique accessibles, acceptables et de bonne qualité pour toutes les personnes, sans aucune discrimination.