• 19 Mar 2025
  • Russie
  • Communiqué de presse

Russie. Les autorités doivent protéger d’urgence et libérer la journaliste Maria Ponomarenko

En réaction aux informations selon lesquelles la ressortissante russe Maria Ponomarenko, journaliste et militante anti-guerre injustement incarcérée, risque fortement de s'automutiler de nouveau, Natalia Zviagina, directrice du bureau de Moscou d’Amnistie internationale, a déclaré : 

« Les autorités russes doivent agir immédiatement afin de protéger Maria Ponomarenko des risques d’automutilation et veiller à ce qu'elle reçoive de toute urgence les soins dont elle a besoin. Les informations selon lesquelles elle s'est déjà automutilée et a entamé une grève de la faim et de la soif suscitent de vives inquiétudes quant à son état de santé.

« Tant que Maria Ponomarenko est détenue par les autorités russes – injustement emprisonnée pour être exact – celles-ci sont responsables de la protection de sa santé physique et mentale. Nous leur demandons d'autoriser de toute urgence un expert médical indépendant et un expert indépendant des droits humains à lui rendre visite afin d’évaluer ses conditions de détention et le traitement qui lui est réservé.

« Maria Ponomarenko n'aurait jamais dû être emprisonnée et doit être libérée immédiatement et sans condition, ainsi que toutes les autres personnes détenues en vertu des lois répressives sur la " censure au sujet de la guerre ".

« Tant qu'elle est maintenue en détention, les autorités doivent veiller à ce que Maria Ponomarenko ne soit pas soumise à d'autres mauvais traitements ni actes de harcèlement. Elle a fait l'objet d'une arrestation arbitraire, d'une incarcération inique et de mauvais traitements en détention, et les responsables présumés de ces violations doivent être amenés à rendre des comptes. »

Complément d’information

Maria Ponomarenko, une journaliste qui travaille pour le média en ligne RusNews, a été condamnée le 15 février 2023 à six ans d’emprisonnement en vertu de l’article 207.3 du Code pénal russe, en raison d’une publication postée sur les réseaux sociaux condamnant la frappe des forces russes contre le théâtre de Marioupol, dans lequel des centaines de civil·e·s s’étaient semble-t-il réfugiés.

Elle purge sa peine dans la colonie pénitentiaire IK-6 de Chipounovo, à 175 km de Barnaul, dans le sud de la Sibérie, où elle a subi des mauvais traitements, notamment de multiples placements en cellule d’isolement disciplinaire (SHIZO), des mises à l'isolement et la privation de soins de santé adéquats.

En novembre 2023, les autorités ont engagé une deuxième procédure pénale contre Maria Ponomarenko en vertu de l'article 321(2) au motif qu’elle aurait agressé deux agents masculins de la colonie pénitentiaire, une accusation qu'elle nie. Cette procédure s'inscrit dans la lignée des peines supplémentaires infligées aux prisonniers politiques, comme dans le cas d'Alexeï Gorinov. Le verdict dans cette affaire est attendu le 27 mars.