• 10 Mar 2025
  • Israël et territoire palestinien occupé
  • Communiqué de presse

Israël. La décision de couper l’approvisionnement en électricité d’une usine de dessalement à Gaza est cruelle et illégale

En réaction à la décision prise par Israël de couper l’approvisionnement en électricité d’une station de dessalement pour l’eau potable dans la bande de Gaza occupée, une semaine après avoir bloqué l’entrée de l’aide humanitaire vitale, Erika Guevara Rosas, directrice générale des recherches, de l’élaboration des lignes de conduite, du travail de plaidoyer et des campagnes à Amnistie internationale, a déclaré :  

« La décision d’Israël de couper l’approvisionnement en électricité de la principale station de dessalement en fonctionnement à Gaza, une semaine après avoir stoppé l’entrée de toute aide humanitaire et de marchandises, notamment de denrées alimentaires et de carburant, viole le droit international humanitaire et atteste du génocide perpétré par Israël contre les Palestinien·ne·s dans la bande de Gaza occupée. 

« Ces actes inhumains et illégaux indiquent clairement qu’Israël poursuit sa politique consistant à imposer délibérément aux Palestinien·ne·s à Gaza des conditions d’existence conçues pour entraîner leur destruction physique – ce qu’interdit la Convention sur le génocide. Ils rappellent également le contrôle qu’exerce Israël en tant que puissance occupante, qui lui permet d’activer et de désactiver à tout moment des services essentiels à la vie. 

« La bande de Gaza est soumise à une coupure générale d’électricité depuis le 11 octobre 2023, à la suite de la décision du ministre de l’Énergie de l’époque, Israël Katz, de couper l’approvisionnement fourni par le biais d’Israeli Electric Corporation, qui est payée par l’Autorité palestinienne. Ainsi, la seule centrale électrique de Gaza s’est vue contrainte de fermer. Le 14 novembre 2024, l’usine de dessalement de la mer du Sud est devenue la seule installation de Gaza à être reconnectée au réseau électrique israélien. La décision de la déconnecter à nouveau aujourd’hui réduira sa capacité à produire de l’eau potable de 85 % (passant de 18 000 mètres cubes par jour à seulement 3 000), ce qui aura des conséquences dévastatrices pour la population du centre et du sud de Gaza. 

« La bande de Gaza connaît déjà une catastrophe au niveau de l’eau et de l’assainissement en raison des dégâts considérables et de la destruction des infrastructures hydrauliques et d’assainissement découlant des opérations militaires israéliennes et du blocus illégal en vigueur. Le blocage complet de l’approvisionnement en carburant risque également d’aboutir à la fermeture d’autres installations hydrauliques, dont des puits. 

« Il ne faut pas laisser Israël utiliser l’eau comme arme de guerre. Le carburant, la nourriture, les abris et d’autres produits essentiels à la survie de la population civile sont une question de vie ou de mort, pas un moyen de faire pression lors des négociations. 

« Les autorités israéliennes doivent rétablir immédiatement et intégralement l’approvisionnement en électricité de Gaza – et pas seulement de l’usine de dessalement – et permettre aux civil·e·s d’accéder sans entrave aux biens et services essentiels. En tant que puissance occupante, Israël a l’obligation légale, en vertu du droit international humanitaire, d’assurer, dans la pleine mesure des moyens à sa disposition, l’approvisionnement en nourriture, médicaments et autres produits de première nécessité essentiels à la survie des civils à Gaza. »