• 18 Mar 2025
  • Israël et territoire palestinien occupé
  • Communiqué de presse

Des frappes aériennes israéliennes tuent plus de 400 Palestinien·ne·s dans la bande de Gaza après la reprise unilatérale d’attaques massives

Réagissant à une série de frappes israéliennes menées dans la nuit du 17 au 18 mars dans la bande de Gaza occupée, qui ont tué au moins 414 Palestinien·ne·s, dont 174 enfants, et causé l’hospitalisation de 550 autres, et ont unilatéralement mis fin à la trêve avec le Hamas, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnistie internationale, a déclaré : 

« Aujourd'hui est un jour désespérément sombre pour l’humanité. Israël a éhontément repris sa campagne de bombardements dévastateurs à Gaza, tuant quelque 414 personnes dans leur sommeil, dont au moins 100 enfants, et faisant de nouveau disparaître des familles entières en quelques heures. Les Palestinien·ne·s de Gaza, qui n’ont pas vraiment eu le temps de commencer à reconstruire leur vie et qui sont toujours aux prises avec le traumatisme des précédentes attaques menées par Israël, se sont réveillés une fois de plus dans le cauchemar infernal de bombardements intenses.

« Le génocide et les frappes aériennes illégales perpétrés par Israël ont déjà causé des souffrances humanitaires sans précédent à Gaza. Aujourd’hui, nous sommes de retour à la case départ. Depuis le 2 mars, Israël impose de nouveau un siège total à Gaza, bloquant totalement l’entrée de l’aide humanitaire, de médicaments et de fournitures commerciales, notamment le carburant et la nourriture, en violation flagrante du droit international. Israël a également coupé l’électricité à la principale usine de désalinisation opérationnelle de Gaza. Et maintenant, l’armée israélienne recommence à adresser des ordres d’"évacuation" de grande ampleur aux Palestinien·ne·s.

« Des chercheurs d’Amnistie internationale se sont entretenus avec des membres du personnel médical de trois hôpitaux de la ville de Gaza et du nord de Gaza, qui ont raconté des scènes d’horreur indescriptibles ayant commencé dès les premières heures du jour. Al Shifa, autrefois le plus grand complexe médical de Gaza, aujourd’hui en grande partie détruit par de précédents raids militaires israéliens, disposait de seulement trois lits pour accueillir les blessé·e·s.

« L’hôpital baptiste arabe Al Ahli de la ville de Gaza, le seul à disposer d’une unité de soins intensifs opérationnelle, a été contraint à soigner certains des 80 blessé·e·s qu’il a accueillis dans les couloirs et dans la cour de l’hôpital. L’hôpital indonésien est le seul hôpital du nord de Gaza qui fonctionne encore, même s’il est à peine opérationnel. Il est encore en cours de reconstruction, après la précédente campagne militaire israélienne.

« L’anéantissement quasi-total du système de santé à Gaza, en particulier dans le nord, et les pénuries criantes de fournitures et d’équipements médicaux, exacerbées par le siège illégal imposé par Israël, constituent dans les faits une condamnation à mort pour de nombreuses personnes souffrant de blessures et de maladies graves, y compris certaines qui seraient aisément soignables dans des conditions normales. Les autorités israéliennes continuent parallèlement à restreindre de manière extrêmement draconienne les évacuations médicales hors de Gaza.

« La reprise des attaques israéliennes met également en danger les 24 otages israéliens qui seraient encore en vie. Il s’agit aussi d’un coup dur pour les otages et pour les détenu·e·s palestiniens, ainsi que pour leurs proches. Nous rappelons à toutes les parties que les otages civils et les Palestinien·ne·s détenus arbitrairement doivent être libérés.

« Le monde ne peut pas rester sans agir et permettre à Israël de continuer à causer des pertes humaines et des souffrances d’une ampleur aussi ahurissante aux Palestinien·ne·s de Gaza. Nous exhortons tous les États à respecter l’obligation qui leur est faite de prévenir et de sanctionner les génocides, et de veiller au respect du droit international humanitaire, en faisant pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles mettent fin à leurs attaques et favorisent l’entrée de l’aide humanitaire sans condition ni entrave. 

« Les États doivent œuvrer ensemble et exiger la reprise immédiate d’un cessez-le-feu durable, la fin du génocide perpétré par Israël contre les Palestinien·ne·s de Gaza et le démantèlement de son système d’apartheid et d’occupation illégale du territoire palestinien. »