• 18 Mar 2025
  • Hongrie
  • Communiqué de presse

Hongrie. L’interdiction des marches des fiertés est une attaque frontale contre les personnes LGBTI et ne doit pas être promulguée

Réagissant à l’adoption d’un projet de loi qui interdira les marches des fiertés en Hongrie et permettra aux autorités d’infliger des amendes aux organisateurs et aux participant·e·s, et d’utiliser des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier les personnes présentes, Dávid Vig, directeur d’Amnistie internationale Hongrie, a déclaré :

« Cette loi est une attaque frontale contre la communauté LGBTI et une violation flagrante des obligations de la Hongrie en matière d’interdiction de la discrimination et de garantie de la liberté d’expression et de réunion pacifique.  

« À la veille du 30e anniversaire de la Budapest Pride, en juin, cette interdiction dangereuse nous ramène trois décennies en arrière et porte atteinte aux droits des personnes LGBTI, obtenus de haute lutte en Hongrie. Il ne s’agit malheureusement que de la dernière d’une série de mesures discriminatoires prises par les autorités, qui visent et stigmatisent les personnes et les groupes LGBTI. 

« La justification fallacieuse de l’adoption de cette loi - selon laquelle ces événements et rassemblements seraient "préjudiciables aux enfants" – s’appuie sur des stéréotypes néfastes et des discriminations, une homophobie et une transphobie profondément enracinées. Le président hongrois ne doit pas promulguer ce projet de loi et les autorités doivent au contraire veiller à ce que les personnes LGBTI puissent librement exprimer leur identité, organiser des événements publics et y participer. » 

Complément d’information 

Ce projet de loi modifie la législation sur le droit de réunion, en érigeant en infraction l’organisation d’événements - et la participation à ceux-ci – lorsqu’ils enfreignent la Loi hongroise relative à la propagande, qui interdit la « représentation ou la promotion » de l’homosexualité auprès des moins de 18 ans. 

Les personnes qui assistent à une marche des fiertés interdite risquent une amende dont le montant peut aller jusqu’à 200 000 forints hongrois (500 euros). 

Le nouveau projet de loi a été soumis au Parlement hongrois le 17 mars et a été adopté mardi 18 mars en procédure accélérée, sans consultation. La loi devrait entrer en vigueur le 15 avril. 

Le droit à la liberté de réunion pacifique fait de plus en plus souvent l’objet d’attaques en Europe, les autorités publiques stigmatisant, entravant, dissuadant, punissant et réprimant les personnes qui organisent des manifestations pacifiques et y participent. Dans un récent rapport, Amnistie internationale a recensé des restrictions au droit de manifester dans 21 pays, dont la Hongrie. La Hongrie fait partie des pays qui bafouent leurs obligations internationales et régionales en matière de droits humains, à savoir respecter, protéger et faciliter les rassemblements pacifiques, lever les obstacles et éviter les ingérences injustifiées dans l’exercice du droit de réunion pacifique.