• 25 juin 2025
  • Érythrée
  • Communiqué de presse

Érythrée. Le Conseil des droits de l’homme doit voter pour prolonger le mandat du rapporteur spécial

À l’approche de la 59e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui doit se prononcer sur de nombreux projets de résolution du 4 au 7 juillet, dont une résolution visant à prolonger le mandat du rapporteur spécial sur l’Érythrée et une autre visant à mettre fin à son mandat, Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :

« Le travail du rapporteur spécial en Érythrée est loin d’être terminé - les États membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies doivent voter pour prolonger le mandat du rapporteur spécial et s’attaquer aux violations actuelles des droits humains, ainsi qu’à l’absence d’obligation de rendre des comptes pour les abus passés et présents. L’Union européenne, qui est à l’origine de la résolution visant à prolonger le mandat, devrait renforcer celle-ci et tenir compte des appels du rapporteur spécial sur la nécessité d’amener les responsables à rendre des comptes, alors que nous nous apprêtons à marquer une décennie depuis que la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en Érythrée a signalé qu’il était possible que des crimes contre l’humanité aient été commis dans le pays.

« La tentative de l’Érythrée de présenter une contre-résolution, destinée à mettre fin au mandat du rapporteur spécial, est une tentative cynique de saper le système de défense des droits humains des Nations unies. Les États membres du Conseil des droits de l’homme doivent rejeter le mépris ainsi affiché à l’égard des mécanismes des Nations unies, en votant contre ce texte. »

Complément d’information

Le mandat du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Érythrée a été créé par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies en 2012, et complété par la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en Érythrée, de 2014 à 2016.

Les résolutions initiales maintenant le rapporteur spécial sur l’Érythrée ont été parrainées par Djibouti et la Somalie, de 2012 à 2019.

S’adressant à la session en cours du Conseil des droits de l’homme le 16 juin, le rapporteur spécial a souligné que « près d’une décennie s’est écoulée depuis que la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en Érythrée a conclu qu’il était possible que des crimes contre l’humanité aient été commis dans un contexte de violations généralisées et systématiques des droits fondamentaux. Aucun progrès significatif n’a pourtant été réalisé sur le terrain de l’obligation de rendre des comptes. »

Après ce discours, l’Érythrée a annoncé qu’elle riposterait à la résolution annuelle de l’UE avec sa propre résolution visant à mettre fin au mandat du rapporteur spécial.