• 22 Sep 2025
  • Égypte
  • Communiqué de presse

Égypte. Le prisonnier d’opinion Alaa Abdel Fattah se voit accorder une grâce présidentielle après six ans d’emprisonnement injustifié

En réaction à l’annonce de la grâce accordée par le président Abdel Fattah al Sisi au militant égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, ainsi qu’à cinq autres prisonniers, Erika Guevara Rosas, directrice générale de la recherche, du plaidoyer, des politiques et des campagnes à Amnistie internationale, a déclaré :   

« La grâce présidentielle qui vient d’être accordée à Alaa Abdel Fattah et la perspective qu’il puisse enfin retrouver sa famille suscite un soulagement bienvenu, mais fort tardif.   

 « Cette mesure met fin à une grave injustice et témoigne des efforts inlassables déployés par sa famille et ses avocats, notamment par sa courageuse mère, Laila Soueif, et par des militant·e·s du monde entier qui ont réclamé sans relâche sa libération ces six dernières années. Nous espérons que sa libération aura lieu rapidement. 

 « Alaa Abdel Fattah est un prisonnier d’opinion qui a été pris pour cible en raison de son militantisme pacifique. Cette grâce n’effacera pas les épreuves qu’il a endurées en détention ces six dernières années. Les autorités égyptiennes devraient poursuivre sur la lancée de la décision prise lundi 22 septembre, en libérant toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux et en leur permettant de retrouver leurs proches. » 

Complément d’information  

Alaa Abdel Fattah, de nationalités égyptienne et britannique, est un militant, auteur et développeur de logiciels. Il s’est fait connaître lors de la révolution égyptienne de 2011 et a été pris pour cible à plusieurs reprises par les autorités égyptiennes en raison de son militantisme pacifique et de ses critiques à l’égard du gouvernement.  

 Sa dernière arrestation remonte au 29 septembre 2019, dans le cadre d’une répression généralisée des manifestations. En décembre 2021, il a été condamné à cinq ans de prison par une cour de sûreté de l'État instaurée par la législation d’exception, sur la base d’accusations fallacieuses de « diffusion de fausses informations » liées à une publication sur les réseaux sociaux. Amnistie internationale et de nombreuses autres organisations de défense des droits humains ont systématiquement déclaré qu’il était un prisonnier d’opinion, dont la détention était uniquement liée à l’exercice de ses droits fondamentaux.  

 Bien qu’il ait officiellement fini de purger sa peine de cinq ans de prison le 29 septembre 2024, les autorités égyptiennes ont continué à le détenir arbitrairement, affirmant qu’il serait libéré en janvier 2027, en violation des normes juridiques internationales et du droit égyptien. Durant son incarcération, il a été confronté à des conditions inhumaines, notamment la privation du droit de consulter un avocat, de bénéficier de visites consulaires, de sortir à l’air libre et de s’exposer au soleil. Sa famille a fait part de graves inquiétudes concernant son état de santé, en particulier lorsqu’il a mené une grève de la faim prolongée afin de protester contre sa détention.