Zimbabwe. Les autorités doivent libérer immédiatement des militant·e·s de l’opposition maintenus en détention arbitraire
En réaction à la détention arbitraire et aux allégations de torture de plus de 70 membres de la Coalition des Citoyens pour le Changement (CCC), un parti d’opposition, à la suite d’une arrestation collective le 16 juin 2024, Khanyo Farisè, directrice régionale adjointe pour l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« L’arrestation et le maintien en détention arbitraire de 77 membres de l’opposition qui s’étaient réunis pacifiquement dans une résidence privée s’inscrivent dans une tendance inquiétante à la répression des personnes exerçant leurs droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression.
« Les autorités zimbabwéennes doivent libérer ces personnes immédiatement et sans condition et abandonner toutes les charges retenues contre elles. Il faut également qu’elles respectent les obligations du Zimbabwe au regard de la Constitution et du droit international en matière de droits humains, notamment le droit de se réunir pacifiquement, le droit à la liberté et le droit de ne pas subir la torture et d’autres mauvais traitements.
« Elles doivent par ailleurs diligenter dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale, indépendante, transparente et efficace sur les allégations indiquant que certaines des personnes arrêtées ont été torturées en détention par des policiers, et traduire en justice tous les responsables présumés. Enfin, les autorités doivent veiller à ce que les personnes concernées bénéficient de toute urgence de soins médicaux. »
Complément d’information
Le 16 juin 2024, la police a arrêté et placé en détention 78 membres de la CCC, dont son chef par intérim, Jameson Timba, qui s’étaient réunis au domicile de ce dernier pour célébrer la Journée internationale de l’enfant africain. Parmi les personnes arrêtées figuraient une mère allaitant son enfant et un mineur de 17 ans, qui a depuis été libéré sous la garde de l’un de ses parents.
Ce groupe a été maintenu pendant plus de 48 heures en détention sans être présenté devant un tribunal compétent, en violation du droit zimbabwéen. Le 17 juin, la police a accusé ces militant·e·s de « rassemblement avec l’intention de promouvoir la violence publique et les troubles à l’ordre public ». Soixante-dix-sept militant·e·s sont maintenus en détention provisoire dans l’attente d’une audience prévue le 20 juin.