Zimbabwe. La condamnation d’un leader de l’opposition est une parodie de justice
En réaction à la reconnaissance de culpabilité et la condamnation de Job Sikhala, ancien législateur de l’opposition, à une peine de neuf mois avec sursis et à une amende en vertu d’une loi qui n’existe plus, après qu’il a été accusé d’avoir publié sur Facebook une vidéo affirmant qu’un policier avait tué un bébé, Khanyo Farisè, directrice adjointe pour l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est à Amnistie internationale, a déclaré :
« La condamnation de Job Sikhala est une parodie de justice car elle repose sur une loi qui n’existe plus au Zimbabwe mais qui est utilisée pour museler la dissidence pacifique. L’article de loi comportant les charges retenues contre lui a été déclaré caduc par la Cour constitutionnelle en 2014. La Haute Cour l’a confirmé dans une autre affaire en 2021.
« La condamnation de Job Sikhala, qui intervient à peine trois semaines après sa libération au terme de 595 jours de détention provisoire, met en évidence l’escalade de la répression et le rétrécissement de l’espace dédié à l’exercice des droits à la liberté d’expression et d’association au Zimbabwe.
« Les autorités du pays doivent annuler la condamnation et la peine prononcées contre Job Sikhala et cesser d’instrumentaliser le système de justice pénale pour cibler et harceler les opposant·e·s politiques et les personnes exerçant leur droit à la liberté d’expression, en ligne comme hors ligne. Elles doivent respecter, protéger, promouvoir et réaliser les droits fondamentaux de tous dans le pays. »
Complément d’information
Les leaders de l’opposition Fadzayi Mahere et Job Sikhala ont été arrêtés entre le 8 et le 11 janvier 2021 pour des accusations liées à la « publication ou communication d’informations erronées portant préjudice à l’État ». Ces accusations étaient en lien avec la diffusion en janvier 2021 d’une vidéo largement relayée sur laquelle on voyait une femme tenant un bébé inanimé dans ses bras se disputer avec un policier. Fadzayi Mahere a été arrêtée et détenue pendant sept jours avant d’être remise en liberté sous caution. Elle a par la suite été déclarée coupable et condamnée à une amende d’un montant de 465 euros.