Paraguay. Action urgente mondiale face aux menaces pesant sur la liberté d’association
Amnistie internationale a lancé le 30 juillet une action urgente mondiale face aux avancées du projet de loi « qui établit le contrôle, la transparence et la reddition de comptes pour les organisations à but non lucratif ». L’action urgente exhorte le président de la Chambre des députés du Paraguay, Raúl Luis Latorre, ainsi que les commissions législatives concernées, à abandonner ce projet de loi.
Bien que le Sénat ait supprimé certaines dispositions initialement proposées, Amnistie internationale estime que le texte continue de représenter une grave menace pour la défense des droits humains et l’espace civique au Paraguay.
« Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement le droit qu’ont les organisations d’exister et de faire leur travail de manière autonome, mais aussi la possibilité pour les personnes de participer aux affaires publiques au Paraguay. Ce projet pourrait conduire à bâillonner la société civile et à empêcher d’élever la voix et de s’organiser face à l’arbitraire ou à des omissions des autorités », a déclaré Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnesty International.
L’appel d’Amnistie internationale s’ajoute à la déclaration des rapporteuses spéciales des Nations unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, sur la liberté d’opinion et d’expression et sur les défenseurs des droits de l’homme, dans laquelle elles ont rappelé à l’État son obligation de promouvoir, protéger et garantir les droits fondamentaux inscrits dans les normes internationales.
Le Sénat du Paraguay a approuvé le 8 juillet ce texte qui est actuellement en cours d’examen à la Chambre des députés. Amnistie internationale a participé aux audiences programmées par la chambre basse le 30 juillet 2024 à 10 heures, heure d’Asunción, au cours desquelles elle a réitéré sa demande de rejet total du projet de loi.