• 11 Juil 2024
  • Pakistan
  • Communiqué de presse

Pakistan. Les réfugié·e·s afghans enregistrés auprès de l’ONU pourront rester un an de plus ; cette mesure bienvenue doit s’étendre à tous

En réaction à l’annonce faite le 10 juillet par le gouvernement pakistanais, qui a accepté une prolongation d’un an pour plus de 1,45 million de réfugié·e·s afghans détenteurs de cartes de « preuve d’enregistrement » délivrées par le HCR dans le pays, Thyagi Ruwanpathirana, chercheuse régionale pour l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :

« La décision du gouvernement pakistanais de prolonger d’un an le séjour des détenteurs de cartes de preuve d’enregistrement est une mesure bienvenue. Cependant, Amnistie internationale l’engage à étendre cette planche de salut à tous les réfugié·e·s afghans au Pakistan et à suspendre officiellement le Plan de rapatriement des étrangers en situation irrégulière. L’incertitude planant sur l’avenir de plus de 2,1 millions de réfugiés afghans doit prendre fin.

« Ces mesures actuelles exposent toujours les détenteurs de la carte de citoyen afghan (ACC) et ceux qui sont sans papiers à un risque de retour forcé imminent et de harcèlement constant. Les autorités pakistanaises n’ont pas besoin qu’on leur rappelle les possibles menaces auxquelles sont confrontés les réfugié·e·s, en particulier les femmes et les filles, s’ils sont renvoyés de force en Afghanistan.  

« Nous exhortons le gouvernement pakistanais à mettre fin à tous les renvois forcés, conformément au principe de non-refoulement, à ratifier la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son Protocole de 1967, et à élaborer un cadre juridique national pour l’asile et d’autres formes de protection internationale, dans le droit fil du droit international. Il doit agir sans plus attendre dans ce domaine et remédier à la situation précaire dans laquelle se retrouvent les réfugiés afghans. »

Complément d’information

En octobre 2023, le gouvernement du Pakistan a annoncé le Plan de rapatriement des étrangers en situation irrégulière. Depuis, Amnistie internationale a noté l’absence totale de transparence, de procédure régulière et d’obligation de rendre des comptes en ce qui concerne les détentions et les renvois forcés illégaux de réfugiés afghans se trouvant au Pakistan, situation exacerbée par le durcissement des mesures de harcèlement et de l’hostilité à leur égard. D’après le HCR, depuis septembre 2023, plus de 639 000 réfugiés afghans ont quitté le Pakistan pour retourner en Afghanistan sous régime taliban.

Le 10 juillet, le gouvernement pakistanais a annoncé qu’il prolongeait d’un an la validité des cartes de preuve d’enregistrement des réfugiés afghans. Ainsi, 1,45 million de réfugiés afghans enregistrés pourront rester au Pakistan jusqu’au 30 juin 2025 ; toutefois, le sort de 80 000 détenteurs de la carte de citoyen afghan (ACC) et de milliers de réfugiés sans papiers demeure en suspens.

Amnistie internationale a appelé à maintes reprises le gouvernement pakistanais à mettre fin à tous les renvois forcés.