Italie. Décision de justice imminente à l’approche de la dernière audience préliminaire dans l’affaire de l’équipage de la Iuventa
Alors qu’une décision est attendue le 19 avril 2024 lors de la dernière audience préliminaire du procès de la Iuventa, Elisa De Pieri, chercheuse régionale à Amnistie internationale, a déclaré :
« La décision que va prononcer le tribunal sera lourde de conséquences pour les futures opérations de recherche et de sauvetage, ainsi que pour la vie des membres de l’équipage de la Iuventa et des autres équipages d’ONG qui sont poursuivis en justice. L’équipage de la Iuventa a sauvé 14 000 vies, dont celles de nombreux enfants. Malgré cela, ses membres sont honteusement traînés devant les tribunaux italiens depuis plusieurs années.
« Le ministère public a déjà reconnu que les charges pesant sur les membres de l’équipage de la Iuventa et d’autres équipages devraient être abandonnées. C’est l’occasion de corriger une énorme erreur et de rendre hommage aux actions courageuses des membres de ces équipages, qui risquent leur vie pour sauver celle d’autrui. Sans eux, bien plus de monde encore risquerait de trouver la mort dans les eaux dangereuses de la Méditerranée.
« Le travail de l’équipage de la Iuventa et des autres équipages menant des opérations de recherche et de sauvetage en mer ne devrait jamais être érigé en infraction. Il est temps de mettre un terme aux poursuites engagées contre l’équipage de la Iuventa et les autres défenseur·e·s des droits humains qui ont servi sur des bateaux de sauvetage gérés par Médecins Sans Frontières et Save the Children, ainsi qu’aux actions en justice visant ces ONG elles-mêmes. »
Complément d’information
La dernière audience préliminaire doit se tenir le 19 avril 2024 à 12 h 00 (heure normale d’Europe centrale) à Trapani. Un observateur d’Amnistie internationale Italie y assistera.
En 2017, les autorités italiennes ont ouvert une enquête sur les membres de l’équipage du navire d’une ONG baptisé Iuventa, qui menait des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée. Ces personnes ont été inculpées d’aide à l’immigration entre la Libye et l’Italie – et donc de complicité de fait avec les passeurs – et risquent jusqu’à 20 ans de prison.
En 2020, Amnistie internationale a lancé une campagne mondiale de solidarité appelant le parquet italien à abandonner l’enquête contre l’équipage de la Iuventa.