Irak. Les autorités doivent abroger la nouvelle loi qui criminalise les relations entre personnes de même sexe
L’adoption par les autorités irakiennes d’une loi qui sanctionne les relations entre personnes de même sexe par des peines allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement est un nouveau coup porté à la communauté LGBTI dans le pays, a déclaré Amnistie internationale le 29 avril 2024. En réaction à cette information, Razaw Salihy, chercheuse sur l’Irak au sein de l’organisation, a déclaré :
« En Irak, la communauté LGBTI subit des intimidations et des violences incessantes de la part d’acteurs armés qui agissent en toute impunité, traquant, mutilant et tuant des personnes sur la base de leur orientation sexuelle réelle ou perçue.
« Les derniers amendements constituent une attaque contre les droits humains et représentent une escalade inquiétante dans la campagne que mènent les autorités irakiennes pour renforcer le contrôle des libertés.
« Elles doivent immédiatement abroger ce texte de loi et veiller à respecter le droit à la liberté d’expression et à la non-discrimination de toutes et tous dans le pays, indépendamment de l’identité de genre ou de l’orientation sexuelle. »
Complément d’information
Depuis quelques années, les factions politiques en Irak, en particulier celles liées aux milices affiliées à l’État, condamnent de plus en plus les droits des LGBTI, bien souvent en brûlant des drapeaux arc-en-ciel et en propageant des allégations farfelues qui relient l’homosexualité à la propagation de maladies.
En août 2023, la Commission des communications et des médias (CMC) en Irak a demandé aux plateformes médiatiques de remplacer le terme « homosexualité » par « déviance sexuelle » dans leurs publications et leurs émissions. Une première version des amendements adoptés le 27 avril 2024 prévoyait la peine de mort pour sanctionner l’homosexualité. La loi criminalise en outre des actes définis en termes vagues et prévoit de lourdes peines de prison en cas de « promotion » des relations entre personnes de même sexe, pour les hommes qui agissent « intentionnellement » de manière « efféminée » et pour « l’adultère avec plus d’une personne ».