Le G7 doit abandonner au plus vite la production d’électricité à partir de charbon, afin de protéger les personnes en première ligne de la crise climatique
Réagissant à l’accord conclu mardi 30 avril par les États membres du G7 qui prévoit l’arrêt progressif de toute production d’électricité à partir de charbon dans la première moitié des années 2030, Candy Ofime, spécialiste de la justice climatique à Amnistie internationale, a déclaré :
« Cet objectif n’est pas le bon en ce qui concerne le charbon, et il ne favorisera pas la justice climatique. Les engagements pris par les membres du G7 - qui brûlent du charbon pour produire de l’électricité depuis plus d’un siècle - à cesser d’utiliser ce polluant d’ici à 2035 sont tout simplement trop tardifs et affaiblis par des mises en garde inacceptables.
« La fin de la production d’électricité à partir de charbon est plus urgente que jamais pour celles et ceux qui sont exposés aux pires effets de la crise climatique. Le charbon est l’une des sources d’énergie les plus polluantes et sa combustion a d’immenses répercussions sur la santé, en particulier dans les pays à faible revenu et au sein des populations marginalisées, souvent racisées, qui se trouvent en première ligne dans le monde.
« La protection des droits humains exige en urgence une élimination complète, juste et financée de tous les combustibles fossiles. Une élimination juste et équitable implique de mettre fin au financement de la production de charbon et de l’énergie du charbon partout dans le monde. Les droits des travailleurs et travailleuses de l’industrie du charbon doivent être protégés pendant cette transition.
« Cet accord ne semble pas limiter l’utilisation du charbon pour la production d’acier, qui représente environ 30 % de la consommation de charbon, et l’engagement à abandonner progressivement le seul charbon dit "sans abattement" est trompeur. L’abattement repose sur l’utilisation de la capture et du stockage du carbone et d’autres technologies telles que la combustion d’ammoniac et d’hydrogène avec le charbon, qui n’ont pas encore fait leurs preuves à grande échelle et qui peuvent présenter d’autres risques. La pollution causée par le charbon ne peut être réduite de manière adéquate, et nuit à la santé et au climat chaque fois qu’elle est utilisée.
« Cet accord ne doit pas encourager l’adoption du soi-disant gaz naturel, principalement composé de méthane, comme solution de remplacement. Son exploitation est de plus en plus souvent associée à des rejets de ce gaz à effet de serre extrêmement puissant, qui contribue largement au réchauffement de la planète.
« En tant que pays aux revenus les plus élevés, et parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, les États membres du G7 sont tout particulièrement tenus d’aider les États aux revenus plus faibles à se détourner de l’ensemble des combustibles fossiles. »