États-Unis. Le Comité fédéral des libérations conditionnelles refuse de libérer Leonard Peltier, le président Joe Biden doit lui accorder une grâce
En réaction au nouveau refus du Comité fédéral des libérations conditionnelles d’accorder une libération conditionnelle à Leonard Peltier à la suite d’une audience qui s’est déroulée le 10 juin, Paul O’Brien, directeur exécutif d’Amnistie internationale États-Unis, a déclaré :
« Continuer de garder Leonard Peltier derrière les barreaux, c’est se moquer des droits humains. Le président Joe Biden doit lui accorder une grâce et le libérer immédiatement. Non seulement des préoccupations persistent quant à l’équité de son procès, mais en plus il a passé près de 50 années en prison, approche l’âge de 80 ans et souffre de plusieurs problèmes de santé chroniques.
« Leonard Peltier est incarcéré depuis bien trop longtemps. Le comité des libérations conditionnelles aurait dû lui accorder la liberté de passer les années qui lui restent à vivre au sein de sa communauté et entouré de ses proches.
« Personne ne devrait être emprisonné à l’issue d’un procès marqué par le doute sur son équité. Nous appelons maintenant une nouvelle fois le président Joe Biden à gracier Leonard Peltier pour raisons humanitaires et dans l’intérêt de la justice. »
Complément d’information
Leonard Peltier, militant amérindien et membre du Mouvement indien d’Amérique (AIM), a été déclaré coupable du meurtre de deux agents du FBI tués en 1975 dans la réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud). Il a toujours clamé son innocence. Amnistie internationale se joint aux organisations tribales, aux dirigeant·e·s autochtones, aux membres du Congrès, aux anciens agents du FBI, aux lauréat·e·s du prix Nobel de la paix et à l’ancien procureur fédéral James Reynolds, dont les services ont pris en charge les poursuites pénales contre Leonard Peltier lors de son procès et de sa procédure en appel, qui ont appelé à sa libération.
Leonard Peltier avait déjà essuyé un refus lors de sa précédente demande de libération conditionnelle, en 2009. En raison de son âge, la demande qui vient d’être rejetée était probablement sa dernière possibilité d’obtenir une libération conditionnelle.
Un recours en grâce est en instance devant le président Joe Biden. Celui-ci s’est engagé à accorder des grâces ou des commutations de peines au fur et à mesure de son mandat plutôt qu’à la fin, à l’issue d’une évaluation des demandes par le bureau du conseiller juridique de la Maison-Blanche et le ministère de la Justice.
Amnistie internationale a étudié le cas de Leonard Peltier de manière approfondie pendant de nombreuses années, a envoyé des observateurs à son procès en 1977 et mène campagne depuis longtemps en sa faveur. Récemment, Amnistie internationale États-Unis a adressé une lettre au Comité fédéral des libérations conditionnelles pour l’appeler à lui accorder une libération conditionnelle.