Asie du Sud. Les inondations dévastatrices sont un nouveau rappel de l'urgence d'une action pour le climat respectueuse des droits humains
Réagissant aux événements climatiques extrêmes qui frappent l’Asie du Sud, Marta Schaaf, directrice du programme Climat, justice sociale et économique et responsabilité des entreprises à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les inondations dévastatrices en Asie du Sud, survenues après un épisode de chaleur intense, sont un nouveau rappel de l’absence d’une action collective pour le climat respectueuse des droits humains. Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu les événements climatiques extrêmes beaucoup plus probables, aggravant les épisodes de chaleur extrême et d'inondations observés de plus en plus fréquemment ces dernières années.
« Les grandes disparités économiques dans la région de l'Asie du Sud n'ont fait qu'amplifier les souffrances des populations les plus vulnérables et marginalisées, avec un nombre de décès et de déplacements considérable d'année en année. Ces communautés qui n'ont pratiquement pas contribué aux émissions de gaz à effet de serre paient cependant le prix fort pour l'inaction du gouvernement en matière de climat, en perdant leurs moyens de subsistance et, trop souvent, la vie. Il ne peut y avoir de solution sans feuille de route pour la justice climatique et il n'y a pas de justice climatique sans droits humains.
« C'est bien simple, les pays doivent éliminer progressivement leur dépendance à l'égard des combustibles fossiles, et les émetteurs historiques à revenu élevé, les autres membres du G20 à revenu élevé ainsi que les États producteurs de combustibles fossiles à revenu élevé doivent s'engager à financer les mesures liées au climat pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique, à effectuer une transition juste vers les énergies renouvelables et à indemniser les communautés pour les pertes et dommages inévitables. C’est maintenant qu’il faut agir. »
Complément d’information
Des inondations massives ont récemment touché des millions de personnes en Inde, au Népal et au Bangladesh, où des pluies torrentielles ont provoqué des inondations soudaines et des glissements de terrain, le débordement de cours d’eau et mis en péril de grands barrages.
En Inde, plus de 80 personnes sont mortes dans l'État d'Assam, dans le nord-est du pays, depuis la mi-mai, 2,4 millions de personnes étaient touchées et 2 580 villages se trouvaient encore sous l'eau. Au Népal, des informations indiquent qu'environ 91 personnes ont perdu la vie au cours des quatre dernières semaines en raison des fortes pluies. Au Bangladesh, les inondations ont fait huit morts, des dizaines de milliers d’habitant·e·s ont été déplacés et quelque 40 000 personnes se sont réfugiées dans des abris gouvernementaux.
Au Pakistan, des centaines de personnes ont été évacuées dans le nord du pays en raison d’inondations causées par la fonte de glaciers, tandis que d'autres régions sont sous le coup d’une chaleur intense. New Delhi, la capitale de l'Inde, a enregistré des températures sans précédent cet été ; les décès dus à la chaleur ne sont pas systématiquement répertoriés.