Zimbabwe. Les autorités doivent diligenter une enquête sur la disparition et les actes de torture infligés à un militant
Réagissant aux informations sur la disparition forcée et les actes de torture infligés à Nelson Mukwenha, un militant politique de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), un parti d’opposition, le 26 août 2023, dont les forces de sécurité seraient responsables, Khanyo Farisè, directrice adjointe pour l’Afrique australe à Amnistie Internationale, a déclaré :
« Amnistie Internationale condamne fermement la disparition forcée et les actes de torture qu’a subis Nelson Mukwenha et dont les forces de sécurité du Zimbabwe seraient responsables.
« Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale, indépendante, efficace et transparente sur la disparition forcée et les actes de torture dont a été victime Nelson Mukwenha. Les résultats de l’enquête doivent être rendus publics et les responsables présumés doivent être traduits en justice dans le cadre de procès équitables.
« Toute personne, indépendamment de son appartenance politique, doit être libre de s’exprimer et de mener un militantisme pacifique sans craindre d’être enlevée ou de subir des violences. Les autorités zimbabwéennes doivent respecter, protéger, promouvoir et mettre en œuvre le droit de toute personne à la sécurité physique.
« Les autorités zimbabwéennes doivent veiller à ce que les disparitions forcées et les enlèvements soient traités comme des crimes d'une extrême gravité et assurer la justice et l’obligation de rendre des comptes. »
Complément d’information
Nelson Mukwenha faisait partie d’un groupe de personnes ayant empêché, le 26 août 2023, des membres présumés des forces de sécurité d’enlever Promise Mkwananzi, porte-parole de la CCC, lors d’une conférence de presse.
Plus tard dans la soirée, Nelson Mukwenha aurait été enlevé chez lui, à Highfields, à Harare, par des membres présumés des forces de sécurité. Il a ensuite été torturé, puis abandonné dans une forêt à Mapinga, à la périphérie de Harare.
Au Zimbabwe, les disparitions forcées et les enlèvements sont une pratique courante et de longue date. Le 9 mars 2015, Itai Dzamara, militant et journaliste, était chez le coiffeur à Harare, lorsqu’il a été enlevé par cinq hommes. Personne ne l’a revu depuis.
Mardi 24 mai 2022, alors qu’elle était sortie avec son amie à Beatrice, Moreblessing Ali aurait été enlevée par un inconnu à la suite d’une dispute. Son corps mutilé a été retrouvé trois semaines plus tard, le 11 juin 2022.