Il faut annuler la condamnation du leader de l’opposition au motif qu’il a exercé sa liberté d’expression et de réunion pacifique
En réaction à la condamnation du leader de l’opposition Jacob Ngarivhume à 48 mois d’emprisonnement pour des accusations d’incitation à la violence publique uniquement pour avoir exercé sa liberté d’expression et de réunion pacifique, ce qui témoigne d’une répression croissante contre les voix d’opposition et la dissidence, Vongai Chikwanda, directrice adjointe par intérim pour l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Jacob Ngarivhume encourt quatre ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir organisé et dirigé une manifestation pacifique en juillet 2020 contre la corruption et le déni des droits socioéconomiques du peuple zimbabwéen. Il est impensable que Jacob Ngarivhume soit envoyé derrière les barreaux pour avoir exercé ses droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique garantis par la Constitution.
« Les autorités doivent annuler la condamnation de Jacob Ngarivhume. Il s’agit d’un stratagème cynique pour étouffer la dissidence et d’une utilisation abusive du système judiciaire pour intimider et harceler les voix de l’opposition.
« La condamnation et le jugement prononcés contre Jacob Ngarivhume témoignent d’une répression croissante à l’encontre des dirigeants de l’opposition, défenseur·e·s des droits humains, militant·e·s, journalistes et autres voix dissidentes critiques, par le biais d’un recours abusif au système judiciaire. Les autorités doivent cesser d’utiliser la loi comme arme pour cibler les figures de l’opposition et toutes les personnes qui s’élèvent contre la corruption. »
Complément d’information
Jacob Ngarivhume, leader du parti d’opposition Transform Zimbabwe, a été arrêté après avoir initié et organisé les manifestations anti-corruption du 31 juillet 2020. Jeudi 28 avril 2023, le magistrat de Harare Feresi Chakanyuka l’a reconnu coupable et condamné à 48 mois d’emprisonnement, dont 12 avec sursis.
Jacob Ngarivhume purgera en fait une peine de 36 mois de prison sans possibilité d’amende. Il a été accusé d’incitation à la violence publique car il a utilisé son compte Twitter pour appeler à manifester dans tout le pays contre la corruption le 31 juillet 2020. Ces manifestations ont été réprimées par les forces de sécurité.