Pologne. La déclaration de culpabilité d’une militante poursuivie pour avoir aidé une femme à avorter offre un « aperçu effrayant » de l’avenir
- Des porte-parole d’Amnistie internationale seront présents au tribunal et disponibles pour des entretiens
Réagissant à la condamnation de la militante Justyna Wydrzyńska à huit mois de service d’intérêt général pour avoir aidé une femme enceinte à obtenir des pilules abortives en Pologne, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnistie internationale, a déclaré :
« La déclaration de culpabilité prononcée aujourd’hui est un point particulièrement affligeant de la répression des droits reproductifs en Pologne : un recul dont les femmes et les filles, et toutes les personnes qui défendent leurs droits, font les frais.
« Cette affaire crée un précédent dangereux en Pologne, où l’avortement est presque totalement interdit, et donne un aperçu effrayant des conséquences de ces lois restrictives.
« Justyna Wydrzyńska n’aurait jamais dû être poursuivie en justice, car ce qu’elle a fait ne devrait jamais être une infraction. En apportant son soutien à une femme qui a demandé de l’aide, Justyna Wydrzyńska a fait preuve de compassion. En défendant le droit à un avortement sécurisé en Pologne, Justyna Wydrzyńska a fait preuve de courage. La décision lâche rendue aujourd’hui ne reflète ni l’une ni l’autre de ces qualités. Cette déclaration de culpabilité doit être annulée. »
Le jugement rendu le 14 mars 2023 n’est pas une décision de dernière instance et les avocats de Justyna Wydrzyńska prévoient de faire appel.