• 11 mai 2023
  • Pakistan
  • Communiqué de presse

Les autorités doivent faire preuve de retenue et lever immédiatement les restrictions d’accès à Internet

En réaction aux tensions croissantes, aux manifestations violentes, aux nombreux décès, aux arrestations massives et à l’interdiction d’accéder à l’Internet mobile pour une durée « indéterminée » depuis que l’ancien Premier ministre Imran Khan a été arrêté au Pakistan, Rimmel Mohydin, chargée de campagne pour la région à Amnesty International, a déclaré :

« Il est urgent de calmer les tensions au Pakistan, car elles risquent d’entraîner d’autres violations graves des droits de la population et de faire de nouvelles victimes. Les autorités pakistanaises doivent s’efforcer de désamorcer la situation et de recourir à la force uniquement lorsque cela est nécessaire et de manière proportionnée. Amnistie internationale leur demande instamment de faire preuve de retenue et de recourir à une force minimale en s’abstenant d’utiliser des armes à feu pour disperser les manifestant·e·s. Elles doivent aussi veiller à ce qu’il n’y ait pas d’arrestations arbitraires et à ce que chaque arrestation s’appuie sur des soupçons raisonnables d’acte criminel.

« Nous notons avec inquiétude que le gouvernement a annoncé la coupure de l’Internet mobile pour une durée " indéterminée ", en violation flagrante du droit de la population d’avoir accès à l’information et du droit à la liberté d’expression. En outre, l’interdiction des plateformes de réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et YouTube crée un environnement propice à de nouvelles violations des droits humains dans l’obscurité causée par la coupure d’Internet. Ces restrictions doivent être levées immédiatement. »

 

Complément d’information

Le 8 mai 2023, l’ancien Premier ministre Imran Khan a été arrêté en lien avec une affaire de corruption dans le bâtiment de la haute cour d’Islamabad par des Rangers pakistanais, une force paramilitaire. Ses partisans ont manifesté partout dans le pays contre son interpellation. La plupart de ces rassemblements ont dégénéré en violences et l’armée a été appelée en renfort.

Au moins huit personnes sont mortes lors des manifestations qui ont éclaté à travers le pays et 1 400 ont été arrêtées, d’après les rapports de police publiés dans les médias, dont d’autres responsables politiques du parti Tehreek-i-Insaf (Mouvement du Pakistan pour la justice).

Les écoles et les bureaux sont fermés depuis deux jours et des examens ont été annulés au niveau national.