• 3 fév 2023
  • Irak
  • Communiqué de presse

Irak. Il faut lutter contre la violence liée au genre après le meurtre de Tiba Ali par son père

En réaction au meurtre glaçant de la blogueuse Tiba Ali, qui aurait été étranglée par son père lors d’une dispute familiale, Aya Majzoub, directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré :

« Tant que les autorités irakiennes n’auront pas adopté une loi ferme afin de protéger les femmes et les filles contre les violences liées au genre, nous assisterons inévitablement à des meurtres horribles tels que celui de Tiba Ali, assassinée par son propre père.

« L’Irak n’a pas criminalisé la violence familiale, en dépit du fait que les ONG nationales signalent un nombre croissant de ce type d’actes. Force est de constater que le Code pénal irakien traite toujours avec indulgence les " crimes d'honneur ", qui englobent des actes violents tels que des agressions voire des meurtres. Il n'existe pas non plus de système efficace pour signaler les violences domestiques ni de centres adéquats pour accueillir les femmes et les jeunes filles.

« Il faut enquêter sur le meurtre de Tiba Ali, traduire en justice l’auteur présumé et le condamner à une peine à la mesure de la gravité de son crime terrible, sans recourir à la peine de mort. »

Complément d’information

Selon des médias locaux, Tiba Ali vivait en Turquie et était menacée par sa famille, mais elle était retournée en Irak pour une visite – pour finir sa vie assassinée le 1er février 2023. Son père se serait livré aux autorités. La nouvelle de sa mort a été diffusée dans la soirée du mercredi 1er février et les utilisateurs des réseaux sociaux ont commencé à condamner cet homicide et à réclamer justice avec le hashtag #We Demand Tibas Rights.

Un projet de loi sur les violences domestiques a été déposé et débattu au Parlement irakien en 2019 et 2020, mais il est au point mort depuis. En 2020, les organismes de l’ONU en Irak ont exprimé leur inquiétude quant au nombre croissant de cas de violence domestique durant la pandémie de COVID-19.